Santé : une étude italienne prometteuse sur l’odorat du moustique

Lundi 2 Décembre 2013 - 16:02

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Comprendre comment le moustique répère la cible à piquer aidera à mieux combattre le paludisme

La blague est connue : que font les chercheurs toutes leurs saintes journées ? Réponse : ils cherchent ! Cette fois pourtant, le sujet est loin de relever des papotages de comptoir. C’est très sérieusement qu’une équipe internationale, composée notamment des chercheurs de deux instituts prestigieux des universités de Rome et de Florence, s’est penchée sur une question peu banale : comment le moustique fait-il pour se diriger vers l’homme/la femme à piquer ? Quel sens olphactif puissant le guide pour lui faire distinguer la chaire humaine ou animale, et y inoculer le plasmodium qui se transforme ensuite en paludisme ?

Les résultats de cette recherché sont publiés dans la prestigieuse revue “Plos One qui se vante de ne publier que des articles scientifiques de qualité. L’article a analysé et identifié un groupe de protéines dans l’odorat du moustique qui l’aident à se diriger sans erreur vers sa cible, et à distinguer le sang à sucer de tout autre liquide sans intérêt pour lui. Quelque 90 protéines du moustique dit “Anopheles gambiae”, le genre de moustique le plus courant en Afrique, ont été disséquées. Elles ont permis de comprendre que c’est par elles que l’anophèle capte l’odeur présente dans l’air, et de distinguer celles qui émanent des cibles à piquer.

Ces protéines seraient massivement présentes dans les antennes des moustiques femelles et peu chez les mâles. La conséquence de cette découverte est la mise au point, à plus ou moins brève échéance, d’une nouvelle médication dans la lutte contre le paludisme. Le combat contre cette maladie a enregistré des avancées importantes au cours des dernières décennies. Mais les récentes données mondiales indiquent que la planète comptait 219 millions de personnes impaludées en 2010 causant la mort de 660.000 malades, en grande majorité en Afrique sub-saharienne.

Lucien Mpama