La Journée mondiale de lutte contre le sida : des stocks de médicaments pour le département de la Lékoumou

Lundi 2 Décembre 2013 - 16:15

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Organisée le 1er décembre, cette journée a donné lieu à des rassemblements de personnes d’horizons divers pour mieux faire connaître la maladie, et montrer leur solidarité face à cette pandémie. En République du Congo, l’épouse du chef de l’État, Antoinette Sassou N’Guesso, présidente de la Fondation Congo-Assistance, a organisé à Sibiti, une campagne de sensibilisation sur l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (l’E-TME)

Le département de la Lékoumou a été choisi du fait qu’il est actuellement l’un des plus touchés par la pandémie du sida avec un taux de séroprévalence de 4,8% pour une population de 100.000 habitants selon les enquêtes menées en 2009 et 2012. Le choix porté sur Sibiti s’inscrit aussi dans le cadre de la sensibilisation des adolescents sur le VIH/sida ; du dépistage volontaire et anonyme, et de l’initiation du personnel de santé aux nouvelles recommandations de prise en charge des malades.

Estimant que la réduction de nouvelles infections à VIH passe non seulement par l’information, mais aussi par l’administration aux patients d’un traitement antirétroviral précoce, la première dame du Congo, présidente nationale de l’Organisation des premières dames d’Afrique contre le sida, a résolu d’offrir à la population de cette contrée, des médicaments antirétroviraux pour une couverture de six mois, des kits pour césarienne, des tables d’accouchement, et autres produits de première nécessité.

Avant la remise du don, Antoinette Sassou N’Guesso a tout d’abord invité la population à adopter un comportement responsable pour une baisse du taux de prévalence du VIH/sida au Congo, actuellement à 3,2%. Elle a notamment insisté sur le port du préservatif, et sur le test de dépistage volontaire. « L’abstinence est un peu plus compliquée pour cette catégorie de la population. Les jeunes doivent comprendre que leur avenir est à ce prix. L’on ne peut rien faire de concret en étant malade. Vous devez comprendre que le sida existe encore. Bien qu’il y ait des traitements antirétroviraux, luttant contre le VIH et retardant l’apparition de la maladie, il n’existe pour le moment aucun vaccin. Les médicaments seuls ne suffisent plus. Il faut plutôt changer de comportement sexuel », a-t-elle martelé.

S’agissant de la rupture des antirétroviraux constatée depuis près d’un an au Congo, l’épouse du chef de l’État a sévèrement mis en garde contre les dérives médicales commises par certains individus véreux, chargés de l’approvisionnement, du stockage et de la distribution du médicament.

Création d’une direction générale du médicament, de la pharmacie et des laboratoires

À Sibiti, les activités programmées dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida se sont déroulées en présence des représentants des agences du système des Nations unies et de quelques membres du gouvernement, parmi lesquels, le ministre de la Santé et de la Population, François Ibovi.

Dans la perspective de garantir une meilleure sécurité du médicament, il a annoncé dans son discours, la mise en place d’une structure pouvant améliorer des circuits d’approvisionnement, de contrôle, de stockage et de distribution des médicaments en général et des antirétroviraux en particulier. « L’informatisation du système sanitaire devra assurer à coup sûr la sécurisation totale de la chaîne de contrôle de production, d’approvisionnement, de distribution ainsi que la disponibilité géographique du médicament partout et son accessibilité géographique du médicament à peu de frais », a-t-il déclaré.

« La guerre contre la fraude et le détournement des médicaments afin de garantir l’accès des antirétroviraux aux personnes vivants avec le VIH/sida est désormais ouverte », a ajouté le ministre de la santé, annonçant dans la foulée, la tenue à Brazzaville du 3 au 5 décembre d’un atelier national visant à renforcer les capacités du personnel en charge des malades du sida.

Selon le conseil national de lutte contre le sida au Congo, la séroprévalence chez les femmes enceintes est de 3,6%. Le risque pour une femme enceinte portant le VIH de transmettre le virus à son bébé est très élevé. Face à cette situation, le gouvernement a mis en place dans les centres de santé publics, des services pouvant permettre aux parents de prévenir la contamination de leurs nouveau-nés. C’est à cet effet, que le pays a opté pour la stratégie de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, d’où le thème de cette année : « zéro transmission du VIH de la mère à l’enfant, c’est possible ».

En 2015, la Journée mondiale de lutte contre le sida aura pour thème, « zéro nouvelle infection, zéro discrimination, zéro décès lié au sida ».

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Le préfet de la Lékoumou, réceptionnant un échantillon du don photo 2 : Les participants à la campagne de sensibilisation