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Quand l’usurpation d’un titre est une antivaleur !

Lundi 19 Septembre 2016 - 15:35

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Cela est devenu pour certains des comportements normaux alors que c’est une manifestation pure et simple des actes d’antivaleur. Comment comprendre que des techniciens de surface, des filles de salle, des chefs de bureau, des aides-maçons, des facteurs, des matelots et autres subalternes, pour ne citer que ceux-là, se font passer dans certains milieux sans honte aucune comme étant des directeurs, des médecins-spécialistes, des maîtres-maçons, des responsables d’équipe, des chefs de service et des conducteurs des trains, alors qu’ils n’ont pas ces titres. C’est de l’usurpation sociale.

En des termes simples, l’usurpation d’un titre peut être identifiée à un vol, car c’est de la malhonnêteté pure et simple. Car on s’attribue là des fonctions et des titres que l’on ne  mérite pas. À bien voir, ces gens-là  le font pour chercher à arracher certains privilèges ou commettre des actions frauduleuses regrettables. Suivons notre regard.

En médecine par exemple, un infirmier n’a pas le même cursus qu’un médecin-spécialiste, une fille de salle n’a pas la même formation qu’une sage-femme. Alors qu’est-ce que l’on a constaté bien avant la mesure combien jugée salutaire par la population, celle de la fermeture de certains cabinets médicaux illégaux ? Certains responsables et aussi certains agents de ces cabinets médicaux se passaient comme des médecins spécialistes, alors qu’ils n’avaient pas ces profils. Ces praticiens du faux ont pour la plupart porté les titres de gynécologues, chirurgiens, sages-femmes; et d’autres encore sont allés plus loin en cumulant frauduleusement des titres de professeur en médecine, avec des diplômes scannés de toute sorte.

Quant au monde éducatif, cela peut se vérifier facilement dans la kyrielle des écoles privées. Et l’on se demande si certains promoteurs desdits établissements scolaires privés prennent la peine de se rendre dans des scolarités ou écrivent aux universités pour vérifier l’authenticité des diplômes qui leur sont présentés lors des recrutements des enseignants. Car il n’est pas rare de voir des brevetés et autres se faire titulaires des CAP-CEG, des Capel et autres à travers des méthodes frauduleuses de scannage. Et pire encore, des classes du primaire devraient être aux mains des instituteurs qui sortent de l’École normale des instituteurs, mais hélas l’usurpation des titres conduit certains à prendre malhonnêtement les titres d’instituteurs en scannant des diplômes des autres. Qui trompe qui dans ces conditions ?

Et dans certaines administrations, certaines gens n’ont plus de honte à faire usurpation des titres des autres et/ou de briller par des comportements analogues. Certains subalternes et escrocs, qui ont longtemps travaillé auprès de tel ou tel directeur, de tel ou tel chef-ingénieur, réussissent à convaincre certaines personnes dociles lorsqu’en voulant commettre leur forfait, se disent capables de résoudre telle ou telle situation, car ils se font responsables de la structure, alors qu’ils ne le sont pas. Mais c’est parce qu’ils ont trop travaillé à côté d’un chef qu’ils ont la facilité d’articuler le jargon technique de la corporation. Et c’est de cette façon qu’ils s’attribuent des titres et fonctions qu’ils n’ont pas. Cela est courant dans les services d’assurance, de transit, de banques, de transfert d’argent, des services publics agissant dans le cadre d’indemnisation publique et autres. À peine quelques semaines sont passées, un malhonnête a été pris à Brazzaville la main dans le sac dans le cadre de l’opération Lissungi. Celui-ci se passait comme l’un des responsables au ministère des Affaires sociales, alors qu’il ne l’était pas du tout. C’est de la vraie usurpation de titre.

Dans des quartiers populaires par exemple, certains chefs de quartiers peuvent bien le témoigner, car certains de leurs collaborateurs agissent parfois en leur lieu et place. Et c’est surtout quand ces chefs sont absents de leurs circonscriptions, les voilà dans tous les coins et recoins du quartier. « Il n’est plus chef, le chef c’est moi », belle parole qu’emploient ces usurpateurs des titres pour assouvir malhonnêtement leurs besoins. Or, ils le font sciemment parce qu’ils veulent bénéficier frauduleusement de certains avantages. Ce sont donc des dangereux hommes.

Que tous ceux qui se comportent comme cela arrêtent d’agir ainsi, car l’usurpation d’un titre a plus d’inconvénients que d’avantages !  C’est un délit comme disent les hommes de droit. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas de bas titre, il suffit d’être meilleur là où l’on est. Pourquoi alors, diable, usurper des titres ?

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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