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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) - (2002)

Jeudi 22 Décembre 2016 - 18:42

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En 2016, lire les tirades de l’opposition sur le dialogue, j’ai le sentiment de me retrouver en 2002. Cette année-là, l’opposition congolaise exige « dans l’intérêt supérieur de la nation et pour la sauvegarde du processus démocratique, la tenue urgente d’une réunion de concertation avec le gouvernement… » Bon Dieu ! Des années après, c’est toujours le même refrain qui nous est rabâché. Devant ce sentiment du déjà vécu, on ne peut qu’être effaré par l’effondrement de la politique au Congo.

Depuis la Conférence nationale souveraine, le jargon de l’opposition au président Sassou usé jusqu’à la corde, planté de banderilles rhétoriques, pour exprimer la délectation de la haine inféconde sur fond de mesquinerie, corrode comme une éprouvette d’acide le tissus national. J’en suis de dégoût. Rien ne m’empêchera de croire que le Congo a choisi l’immobilisme. On écrit, dans les journaux, en 2016 comme en 2002, en des termes identiques sur les mêmes péripéties nationales. C’est que la politique dans notre pays est frivole. Elle se nourrit de ses extravagances. Avant de revenir aux choses prosaïques de notre quotidien, j’achève mes réflexions moroses en rappelant que « toute mélancolie en s’invétérant, dégénère en résignation et devient contagieuse ». Je ne puis m’y résoudre et subir l’horreur du charlatanisme politique qui empêche le pays de s’engager résolument dans la voie du développement et du bonheur partagé de tous. En 2002, on en est loin, à la lumière de la première session, en 2001, de la Haute cour de justice qui à mis à nu la cavalerie financière, érigée en mode de gestion. Les dissipations de fonds et concussions, au préjudice de l’Etat, dans l’affaire Oxy, sont évaluées, par un avocat, à 154 milliards de francs Cfa. C’est l’œuvre « de gangsters en col blanc », selon l’expression de la Haute juridiction. On ne bâtit pas un pays avec la corruption, le vol et le laisser-aller. Dans ces conditions, le développement s’éloigne.

Dans un tout autre chapitre, le 3 janvier 2002, le gouvernement publie la liste des électeurs. « Le corps électoral s’élève à 1.645. 635 électeurs, pour une population générale de 2.951.997 ». Ce sont ces électeurs qui se prononceront le 20 janvier 2002 sur le projet de Constitution préparé par le gouvernement, et discuté pendant la phase décentralisée du Dialogue national. Cette constitution instaure un régime présidentiel de type américain revisité. Le président de la République est le chef de l’exécutif, et sa politique ne peut être contrariée par le pouvoir législatif. La durée de son mandat est de 7 ans. En dépit des appels au boycott lancés par une frange de l’opposition intérieure et par les anciens dirigeants en exil, notamment, Pascal Lissouba, Bernard Kolélas et Jacques Joachim Yhomby-Opango, le référendum constitutionnel a bien eu lieu. Une faiblesse rédhibitoire de l’opposition.

La page du référendum constitutionnel refermée, s’ouvre celle de l’élection présidentielle du 10 mars 2002. Sont candidats : Bandou Angèle, Mackoumbou Anselme, Mankassa Côme, Mberi Martin, Miété Antoine, Milongo André, Mizidy Bonaventure, Sassou N’Guesso Denis et Jean-Félix Demba-Ntelo, neuf candidats au total. En 1992, ils étaient 18 sur la ligne de départ de la course présidentielle. Une réduction vertigineuse ! Après une ultime réunion le 28 février 2002, le cartel des candidats de l’opposition à l’élection présidentielle vole en éclats. Mberi et Mackoumbou se retirent de la compétition. Selon eux, les conditions de transparence dans l’organisation des élections ne sont pas réunies. Les autres restent en lice. Mais Milongo André, contre toute attente, annonce le retrait de sa candidature lors de son dernier meeting de campagne au Centre sportif de Makélékélé. Continûment, nous subissons l’impéritie de nos politiciens. À l’issue du scrutin, Denis Sassou N’Guesso est élu président de la République.

Comme le disait Marcel Proust, « on ne dit jamais vraiment adieu aux êtres qu’on a aimés, parce qu’on ne les quitte jamais tout à fait adieu ». Fulgence Massamba, rénovateur du cyclisme congolais, est décédé le vendredi 19 avril 2002 à l’âge de 73 ans. Il est né le 12 juillet 1929 à Brazzaville. En 1965, à un moment où le cyclisme battait de l’aile, en compagnie de Raph Gabriel Bouillama « Ya Gaby », Jean- Pierre Mboungou « Carara », il redonna le goût de la petite reine à la jeunesse congolaise. Je l’ai personnellement connu. Albertine Diawa alias Titine Magali s’en est allée. Elle est décédée lundi 20 mai au Chu de Brazzaville. Elle a été inhumée mercredi 29 mai 2002. Elle est entrée dans les médias d’Etat, le 31 juillet 1968. Elle y a passé l’essentiel de sa carrière. Ainsi va la vie au Congo.

                     

 

MFUMU

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