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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 2003 (52)

Jeudi 5 Janvier 2017 - 19:27

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Le 3 janvier 2003, à Brazzaville, en réaction du message à la nation du président de la République, la Codesa (Convention pour la démocratie et le salut) dresse un tableau très sombre de la situation sociopolitique et économique du pays et appelle à la tenue d’une table ronde pour résorber la crise multiforme dans laquelle est plongé le Congo. « Le douloureux problème du Pool, véritable drame national, qui cause, depuis cinq ans, d’innombrables pertes en vies humaines, la démolition des structures économiques, sociales et culturelles de toute une région et par là, de l’ensemble du pays, n’a même pas été expressément évoqué par le chef de l’Etat… ». C’est le Congo, tel qu’en lui-même, donnant l’impression d’un déroulement palingénésique de son histoire.

La composition de la Cour constitutionnelle, l’une des institutions prévues dans la Constitution du 20 janvier 2002, est rendue publique par un décret présidentiel publié à Brazzaville, le 30 janvier 2002. Gérard Bitsindou en est le président. Le conseil des ministres du 7 février 2003 procède à la nomination des préfets :  Benoît Moundélé-Ngolo (département de Brazzaville), Colonel Eugène Kouandzi ( département de la Bouenza), Gatsono Yoka Iccoulat (département de la Cuvette), Gilbert Mouanda-Mouanda (département de la Cuvette-Ouest), Alexandre Honoré Packa (département du Kouilou), François Adzabi (département de la Lékoumou), Gilbert Djombo-Bomondjo (département de la Likouala), Marie-Magloire Dambendzet (département du Niari), Jean-Michel Sangha (département du Pool), Maurice-Claude Malela-Soba (département des Plateaux), Nicolas Ngoubili (département de la Sangha). Dans la foulée de sa nomination, Benoît Moundélé-Ngolo  présente au public, vendredi 7 mars 2003, son nouvel ouvrage intitulé du « Coq-à-l’âne ». Il est publié aux Éditions Hémar. Il fait suite à « Piments sucrés sous les tropiques », (Éditions Encre noire, 1999), Sauces piquantes servies chaudes (Éditions Héros dans l’ombre, 2000). Entre-temps, élection, le mardi 11 février 2002, du nouveau maire de Brazzaville, Hugues Ngouélondélé, en dépit d’une contestation de la Codesa. En réponse à la controverse ainsi créée, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, François Ibovi déclare que cette élection n’est entachée d’aucune irrégularité. Après Fulbert Youlou en 1956, Bernard Kolélas en 1994, Hugues Ngouélondélé est le troisième maire élu de la capitale congolaise. Nommé par le conseil des ministres du 28 février 2003, le nouveau commissaire du Fespam (Festival panafricain de musique) prend ses fonctions le mercredi 5 mars 2003, en présence du ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean-Claude Gakosso et du commissaire général sortant du Fespam, Jean-Luc Aka-Evy.

L’ancien Premier ministre et ancien maire élu de Brazzaville, Bernard Kolélas tente une opération kamikaze pour rentrer à Brazzaville. Il s’est déguisé et muni de faux papiers pour renter incognito à Brazzaville par un vol de Kenyan Airways de jeudi 4 août 2003, à destination de la capitale congolaise. À l’escale de Kinshasa, il est « cueilli » par le service de renseignements de la Rdc et renvoyé à Nairobi. En 2001, réfugié en Côte d’Ivoire, il avait déjà tenté de revenir au Congo. La compagnie Air Afrique l’en avait empêché, en  refusant de l’embarquer dans son avion. C’est dans cette ambiance burlesque, que l’ « affaire des disparus du Beach » revient sous les feux de la rampe. À ce sujet, le porte-parole du gouvernement, Alain Akouala-Atipault, déclare : « C’est curieusement que commencent à circuler des rumeurs sur des disparitions au Beach-Atc de Brazzaville. D’une dizaine de personnes, au départ, on passe rapidement, à ce chiffre ahurissant et invraisemblable d’un bateau de 353 personnes disparues ! […] Aujourd’hui, après voir mené des investigations, le gouvernement possède un faisceau d’indices sérieux qui lui permet d’émettre les plus grandes réserves, par rapport à ces affirmations, et même de les contredire. Il affirme que « certains de nos compatriotes répertoriés comme disparus […] sont bel et bien vivants en Rdc, au Gabon, en France, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Italie et au Canada… Réagissant à ces propos, le colonel Touanga, président du Collectif des parents des disparus affirme : « toute manœuvre consistant à rechercher les disparus du Beach en Rdc au travers d’une prétendue liste que détiendrait encore le Hcr est une grossière diversion ». La controverse sur ce sujet continue. Bien qu’elle frappe continuellement, d’une manière ou d’une autre, on ne s’habitue pas à la mort. Le colonel Pascal Bima décède le 2 janvier 2003, à Brazzaville. Ancien ministre des travaux publics de 1977 à 1979, il est né en 1930 à Mouyondzi dans le département de la Bouenza. À peine remis de cette disparition, le Congo enregistre, le 14 avril 2003,  la disparition, en France, d’Apollinaire Bazinga, ancien ministre et sénateur, le 14 avril 2003. Il est né le 2 janvier 1924 à Impfondo. D’autres figures emblématiques de notre histoire ont quitté la terre des hommes. Ainsi va la vie au Congo.        

 

MFUMU

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