Cinéma : « Hybride » fait son avant-première à Brazzaville

Lundi 9 Janvier 2017 - 9:52

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Le film du congolais Ori Huchi Kozia réalisé par Amour Sauveur a été présenté vendredi 6 janvier dans une salle de l’Institut français du Congo presque comble, malgré la pluie. L’engouement transporté par l’affiche du film et le synopsis ont réussi à « fractionner » les cinéphiles sur une intrigue surréaliste et insolite pour le cinéma congolais.

Le long métrage d’une heure et vingt-six minutes parle d’un homme et de sa vie qui se déroule dans le même temps mais pas dans le même espace. C’est dans un univers presque féérique que les scènes se déroulent, et découpées en plusieurs chapitres chacun avec son aventure. Le seul raccord que laisse apercevoir l’auteur du film, c’est semble-t-il, le tableau d’une société où règnent occultisme, pouvoir, trahison, infidélité et pauvreté. Mais Ori Uchi Kozia ne peint pas les travers de cette société avec les images d’un cinéma accessible. Le cinéaste a choisi le surréalisme, préférant la métaphore pour interpeller l’imagination de chacun.

« C’est juste un univers que j’ai voulu représenté, un univers chaotique et complètement décalé. Et ce film n’a pas un préambule qui annonce comment les choses vont se passer », s’est-il justifié à la fin de la projection du film, lorsque les spectateurs ont voulu comprendre sa motivation.

Il est clair que les scènes étendues et parfois rêveuses, l’absence de spontanéité habituelle au cinéma actuel, l’insistance de la caméra sur les objets, l’audace des dialogues, le tout déposé sur une espèce d’esthétique du chaos ont montré un nouveau cinéma encore indigeste chez les cinéphiles congolais.

Pourtant l’auteur a assuré « assumer » ce choix. « Il n’est pas question pour moi de faire des films complètement compréhensibles à tout un chacun. J’ai envie de faire des choses nouvelles et de créer de nouvelles façons de faire des choses. Envie d’aller loin que la plupart des choses que nous faisons au cinéma surtout ici au Congo », a affirmé Ori Uchi Kozia.

Un choix finalement ancré dans la vision du jeune cinéaste qui éprouve le plaisir d’un cinéma expérimental. Ses films, comme le décrit un résumé sur l’auteur, « interrogent le sens des choses, notre rapport au monde, à l’art et à nous-même ».

Présenté à l’IFC de Brazzaville, le long métrage a bénéficié de la participation d’une vingtaine d’acteurs congolais au talent perceptible, Sorel Boulingui, Harvey Massamba, Cleyde Ntari, Louis Moumbounou, Fred Balekita, Herve Massamba Mafioti, Nicolas Moumbounou, Dodelvia Itoua. Le film a été projeté à Pointe-Noire samedi 7 janvier. 

Quentin Loubou

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