Compromis du Centre interdiocésain : l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre n'est pas du tout concernée

Mardi 10 Janvier 2017 - 17:30

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Samy Badibanga, Jean Lucien Bussa, Azarias Ruberwa, José Makila et autres récusent l’accord de la Saint-Sylvestre qui, sans avoir résolu la crise qui demeure entière, n’a pas non plus produit un chronogramme très précis des élections.

Les princes de l’Église ne sont pas au bout de leur peine. À peine venaient-ils de s’entretenir avec quelques ténors de l'opposition signataires de l’accord du 18 octobre, ces derniers leur ont adressé une correspondance dans laquelle ils justifient leur décision de ne pas adhérer au compromis politique de la Saint-Sylvestre. À la manœuvre, le Premier ministre Samy Badibanga et ses compères José Makila, Jean-Lucien Bussa et Azarias Ruberwa, tous membres du gouvernement issu de l’accord de la Cité de l’Union africaine dont ils entendent défendre les acquis contre vents et marées. En fait, la lettre que ces trois personnalités ont adressée lundi au président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco), Mgr Marcel Utembi, apparaît comme un sévère réquisitoire contre l’accord du 31 décembre qui ne rejoint pas leurs intérêts politiques. Sur fond de diatribes, ils ont réaffirmé dans cette correspondance leur refus de le signer.

Pourquoi ? Samy Badibanga et ses compagnons développent une litanie d’arguments pour justifier leur position qui va à contre-courant des objectifs que se sont assignés les évêques catholiques, notamment celui de l’inclusivité. Primo : ils estiment que « l’accord du 31 décembre n’a fait que reprendre, en d’autres termes, les acquis essentiels de l’accord du 18 octobre 2016 ». Bien plus, pensent-ils, il n’a pas été en mesure de régler la crise électorale qui est restée entière. Secundo : alors que l’accord du 18 octobre avait le mérite de proposer un chronogramme précis du processus électoral, celui du 31 décembre n’apporte aucune précision ni clarté sur les dates. L’absence d’un chronogramme précis et clair des élections constitue, d’après Samy Badibanga et ses amis, une faiblesse de taille qui relativise la portée dudit accord qui paraît « avoir été conçu pour l’exclusive satisfaction du Rassemblement dans la gestion des institutions remaniées ou créées à l’issue des dialogues ».

Poursuivant sur la même lancée, l’opposition signataire de l'accord du 18 octobre estime que celui de la Saint-Sylvestre, taillé sur mesure, était destiné à résoudre un problème des individus « parce qu’il satisfait le positionnement politique du Rassemblement et non les besoins d’un pays à pouvoir accéder aux élections le plus vite possible ». Tertio : le fait que l’opposition signataire de l'accord du 18 octobre soit marginalisée dans les discussions sur la primature pourtant déjà acquise à l’opposition sur la base d’un accord et occupée par un membre de ladite opposition régulièrement nommé, enfonce de plus belle le compromis du Centre interdiocésain qui pêcherait par son manque d’inclusivité.

Pour toutes ces raisons, Samy Badibanga, José Makila et Jean-Lucien Bussa pensent qu’ils n’ont pas intérêt à adhérer à l’accord du 31 décembre qui, disent-ils, « s’est focalisé sur des réponses à donner à quelques personnes non au peuple congolais ».  Toutefois, ils restent attachés au dialogue comme seule voie de sortie de crise politique née du fait de la non tenue des élections dans les délais constitutionnels et légaux, et ouverts à toute initiative tendant à trouver une voie de sortie satisfaisante afin de « parvenir, une fois pour toute et tous ensemble, à des élections crédibles et apaisées ».

Alain Diasso

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