Monnaie : la dépréciation du franc congolais se poursuit

Mardi 10 Janvier 2017 - 17:54

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La monnaie nationale poursuit sa dégringolade entamée depuis l'année dernière face au dollar américain, se changeant actuellement à plus de 1270 FC. 

Le franc congolais a repris sa valse de dépréciation à l’entame de l’année 2017. En ce mois de janvier, les lignes sont en train de bouger ostensiblement au grand dam des travailleurs qui se font payer en monnaie locale. La dégringolade du franc congolais par rapport à la devise américaine est telle qu’elle participe à la liquéfaction du volume de paie des fonctionnaires de l'État qui s’en tirent, à la fin du mois, avec des montants dérisoires.  À ce jour, le dollar se négocie autour de 1270 FC atteignant même dans certains coins la barre de 1300 FC. Un tableau qui contraste avec le satisfécit des officiels qui ne cessent de marteler sur une croissance n’existant que dans leur imaginaire.

Aujourd’hui, tous les paramètres de prévision ont bougé alors que le pays avait terminé l’année 2016 avec un taux de croissance de 2,5%. L’inflation prévue en fin d’année à 4,2% s’est vue largement dépasser au point d’asséner un coup fatal au panier de la ménagère. À en croire le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC),  « pour la seule année 2016, le franc congolais a enregistré plus de 20% de dépréciation ». Et curieusement, la tendance se poursuit sans qu’aucune solution à court terme ne soit envisagée. 

Moralité : le social des Congolais en général  et des Kinois en particulier s’est dégradé de manière vertigineuse au point de les rendre incapables à satisfaire leurs besoins vitaux. Les produits alimentaires de base ont repris l’ascenseur et se négocient à des seuils insoupçonnés. Le sachet de sucre de 5kg se vend actuellement à 6500 FC  au lieu de 5000 FC il y a quelques semaines. Le sac de riz de 25 kg est passé de 21000FC à 24000FC. On peut allonger cette liste à loisir. Ce qui traduit l‘instabilité du cadre macroéconomique qui ne répond plus aux besoins primaires d’une population paupérisée à outrance et qui attend désespérément des retombées en termes d’amélioration de son vécu quotidien de la part du gouvernement installé en décembre dernier.

Avec un pouvoir d’achat en chute libre, les Kinois n’ont l'oeil que sur les acteurs politiques qu’ils exhortent à l’entente, de sorte à restaurer les équilibres rompus via une réelle décrispation de la vie sociopolitique actuellement en effervescence. C’est, dit-on, le prix à payer pour atteindre la stabilité dont dépend en partie  l’équilibre du cadre macroéconomique.      

Alain Diasso

Notification: 

Non