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Les députés posent pied à terre

Samedi 21 Janvier 2017 - 12:27

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Par la magie du cycle de renouvellement des mandats électifs en démocratie, le Congo s’apprête à choisir, cette année 2017, ses représentants à l’Assemblée nationale, aux Conseils locaux, et au Sénat. Ces rendez-vous s’annoncent cruciaux, tant ils sont les premiers de la série, après le référendum constitutionnel du 25 octobre 2015, qui a consacré la nouvelle République, et la présidentielle du 20 mars dernier. Les innovations apportées par la nouvelle loi fondamentale, concernant notamment la désignation d’un chef de l’opposition, sont de nature à donner aux trois scrutins un cachet tout à fait particulier.

Il en sera par exemple de la bataille pour le renouvellement des mandats à l’Assemblée nationale. Le découpage électoral en vue permettra, le moment venu, de savoir combien la chambre basse du parlement congolais comptera-t-elle de sièges désormais, alors qu’elle en possède cent-trente-neuf aujourd’hui. On attend du législateur qu’il revisite le mode de répartition des circonscriptions électorales et corrige, au besoin, des dysfonctionnements que d’aucuns ont considérés, à tort ou à raison, comme des entorses portées à la notion de représentation. Il n’est pas exclu, non plus, dans cette optique, que l’on traite de la loi sur le financement des partis; que l’on sache si les conditions sont réunies pour expérimenter la biométrie. Toutes ces exhortations font partie des conclusions du dialogue de Sibiti dont découlent les nouveautés enregistrées, depuis, dans la gouvernance électorale.

Mais que tous les instruments qui concourent au bon déroulement des élections soient disposés est une chose merveilleuse, car la démocratie s’en portera mieux. En revanche, le terrain a ses propres réalités qui sont autant de signes avant-coureurs de ce que sera la compétition politique dans les semaines et les mois à venir. Depuis quelque temps, en effet, avec ou sans beaucoup d’artifices, les députés sortants, leurs suppléants en course pour la titularisation, les perdants d’hier, ou encore ceux ou celles qui ambitionnent de briguer la députation sont au réveil. Les premiers mettent tout en place pour rester, disons, pour continuer. Les seconds lisent dans les faiblesses des sédentaires qu’ils veulent littéralement déboulonner.

En apparence, la présence régulière du député sortant dans sa circonscription pourrait devenir l’un des arguments de la campagne électorale qui pointe à l’horizon. Des députés coupés de leur base pour des raisons injustifiées serviront à peu près les intérêts de leurs concurrents éventuels. Ayant eux-mêmes parfois voulu porter sur leurs épaules les missions régaliennes de l’Etat en promettant tout à leurs mandants, certains élus pourront se voir opposer par la population le bilan des choses dues. Ce sera la brèche dans laquelle s’engouffreront les adversaires dans ces moments de tension où, souvent, les acteurs quittent le terrain de la compétition loyale pour celui de l’invective et la haine. L'administration a intérêt à épousseter le code de bonne conduite pendant les élections.

Ajoutons un mot sur les candidatures attendues à l’occasion des futures législatives : On pourrait compter des hommes et des femmes représentant leurs formations politiques ; des personnalités indépendantes poussées par les résultats élogieux des scrutins passés chez cette catégorie de candidats, même si aucun groupe parlementaire indépendant n’a vu le jour durant la treizième législature qui s’achève. Ici et là, anciens ou nouveaux, jeunes ou vieux, beaucoup sont en train de ménager leurs montures. Parce que la route semble longue.

Gankama N'Siah

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