Opinion

  • Chronique

Véritable religion au Brésil

Samedi 4 Mars 2017 - 11:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Le carnaval de Rio a lieu chaque année au cours des cinq jours qui précèdent le mercredi des Cendres,  il démarre donc chaque année un vendredi pour se terminer le mardi suivant. Cette année, son édition  a lieu du vendredi 24 au mardi 28 février.

Cette festivité que l’on peut à juste titre qualifier de religion au Brésil a de nouveau rempli son contrat cette année encore, même s'il faut déplorer deux accidents de parcours graves de chars, les 26 février et 28 février derniers qui ont fait plusieurs blessés.

La fête ne s’est pas pour autant arrêtée sur ces entrefaites et a continué de battre son plein avec des prestations hautes en couleurs, appréciées par quelque 70 000 personnes qui ont envahi le sambodrome, cette avenue célèbre  de 700 mètres parsemée de part et d’autre de gradins à ciel ouvert.

Comme dans son habitude, le carnaval de Rio a eu plusieurs thèmes exécutés par les écoles de danses en compétition, l'école Sao Clemente, par exemple, avait choisi le thème de Nicolas Fouquet,  surintendant des finances de Louis XIV accusé à cette époque  de détournement du Trésor public, ainsi fût illustrée de manière carnavalesque, la corruption qui ronge le Brésil.

L’accès au  Sambodrome Marques de Sapucai, théâtre de  la "compétition officielle" entre écoles de samba,  pouvant accueillir 90 000 spectateurs est payant et l’on s’y bouscule pour y obtenir des billets tellement l'engouement est grand pour l'événement.

Chaque jour l’on est gratifié d’un défilé différent, et ces prestations donnent lieu à une notation de la part des juges, ainsi les notes obtenues déterminent-elles le positionnement des écoles dans le classement final à l'issue du carnaval.

Le décorum, longuement éprouvé  est similaire pour chaque école : au lancement de  la samba, des centaines de tambours rythment l’arrivée des chars et  les baianas (danseuses) s’exhibent dans de superbes costumes, faits de plumes, d'étoffes colorées, de strings pailletés... Chaque défilé dure environ 1h pour le plus grand plaisir de spectateurs en transe.

Cette année, la grande gagnante est l'école de samba Portela, du quartier populaire de Madureira. Elle demeure la plus titrée de l'histoire avec vingt deux-titres à son actif. Son défilé sur le thème des rivières a su séduire les 36 jurés du carnaval sur les neuf critères requis (chars, costumes, percussions...). L'école Mocidade Independente, qui avait choisi le thème du Maroc avec palais et faux dromadaires dorés, est vice-championne.

Il faut se souvenir que le carnaval de Rio de Janeiro est relativement récent car datant de la fin du XIXe siècle, mais puisant ses racines dans la rencontre des cultures européennes et africaines, car importé en Amérique du Sud par les Portugais, où le carnaval existait depuis le Moyen-âge à l’instar du carnaval de Venise.

Il s’est bien entendu développé autour de la danse samba, elle-même héritée des esclaves africains, que l’on peut considérer comme les ancêtres des écoles modernes de samba, très présentes aujourd'hui dans les différents quartiers de la ville. C'est de cette époque que remontent les origines de ce qui va devenir le célèbre carnaval de Rio.

 

 

Ferréol Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Chronique : les derniers articles