Braconnage des éléphants : l’Afrique perd chaque année 25 millions de dollars de recettes touristiques

Mardi 18 Avril 2017 - 17:32

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Près de la moitié (environ 45%) des quelque 200 sites naturels classés au patrimoine mondial de l’Unesco sont victimes de braconnage ou d’exploitation forestière illégale, déplore World Wild Fund, une ONG internationale dans un rapport intitulé « Pas à vendre », rendu public le mardi 18 avril.

Pour les auteurs du document, bien qu’ils soient reconnus pour leur beauté naturelle, leur biodiversité, leurs caractéristiques géologiques et écologiques, ces sites classés au patrimoine mondial sont menacés par le braconnage, l’exploitation forestière et la pêche illégale. Et ces activités destructrices mettent à la fois en péril les espèces qui vivent sur ces sites et les communautés locales, dont les moyens de subsistance en dépendent.

Ce qui fait que le braconnage dans les sites Unesco met en péril les espèces mais aussi l’économie locale, notamment en diminuant l’attractivité de ces sites pour les touristes qui souhaitent admirer les animaux dans leur environnement naturel. Il en résulte la perte de 25 millions de dollars de recettes touristiques, soit 23,5 millions d’euros.

Le texte indique que le marché du commerce illégal d’espèces sauvages, d’une valeur annuelle comprise entre 15 et 20 milliards de dollars, se classe au quatrième rang mondial des commerces illicites après la drogue, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains. Quant au commerce illégal de bois d’œuvre (destiné à tout emploi autre que le chauffage), responsable à lui seul de 90% de la déforestation enregistrée dans les pays tropicaux, il est valorisé à hauteur de 30 à 100 milliards de dollars par an par le WWF.

« Le commerce illégal des espèces sauvages vole à la planète son héritage naturel, menace les communautés locales et entrave les efforts mondiaux contre la pauvreté », selon le directeur général de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Inger Anderson. « Cette étude nous rappelle que les crimes organisés peuvent aller aussi loin que pénétrer les sites protégés mondialement, et cette menace mondiale ne peut être affrontée qu’à travers des actions collectives et internationales. », estime-t-il.

« Les espèces classées à la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) sont victimes de prélèvement illégal dans 45% des sites naturels inscrits au patrimoine mondial », alerte le rapport, ajoutant que 40% de tous les éléphants d’Afrique et près d’un tiers des tigres à l’état sauvage vivent dans ces sites. « Les sites du patrimoine mondial ont une valeur universelle. Et pourtant celle-ci ne semble pas être reconnue de tous, puisque ces espaces naturels sont encore menacés par des activités industrielles destructrices », note Marco Lambertini, le directeur général du WWF international. Convaincu que l’on risque de les perdre à jamais si elles ne sont pas protégées efficacement, il a dit que « les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour contrôler le commerce illégal des espèces sauvages avant qu’il ne soit trop tard ».

Pour terminer, le rapport appelle à une meilleure collaboration entre les organes de gouvernance de la Cites et de la Convention du patrimoine mondial pour mettre fin au commerce illégal sur les sites classés.

 

 
 

Nestor N'Gampoula

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