Soudan du Sud : Ban Ki-moon exhorte les parties à mettre fin aux violences

Jeudi 26 Décembre 2013 - 14:12

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Le Secrétaire général de l’ONU,  Ban Ki-moon, a renouvelé son appel aux dirigeants du pays de manière à ce qu’ils règlent leurs différends de façon pacifique et s’engagent à mettre fin à la violence qui s’est emparée de la plus jeune nation du monde depuis une dizaine de jours

« Je tiens à vous assurer que les Nations unies se tiennent aux côté du peuple du Soudan du Sud en ce moment difficile », a déclaré le patron de l’ONU dans un message rendu public le 25 décembre. « Nous savons que beaucoup d’entre vous subissent des attaques terrifiantes. Des familles fuient leurs foyers. Beaucoup d’entre vous ont perdu des proches et sont en deuil. Des civils innocents sont pris pour cible en raison de leur appartenance ethnique. Il s’agit d’une grave violation des droits humains (…). Le Soudan du Sud est menacé – mais le Soudan du Sud n’est pas seul », a-t-il ajouté.

Tout en appelant les parties en conflit à privilégier la voie du dialogue, le chef de l’ONU a souligné que la responsabilité qui leur incombe est de protéger les civils. « J’ai prévenu que tous les auteurs de crimes seraient tenus pour comptables de leurs actes », a-t-il insisté. L’escalade de la violence a déjà fait des centaines de morts et provoqué le déplacement de plus de 80 000 personnes au Soudan du Sud, un pays qui a obtenu son indépendance il y a à peine deux ans après sa sécession du Soudan. Des informations de plus en plus nombreuses font état de violences interethniques.

Pour tenter de ramener la paix dans ce pays, l’ONU va envoyer des renforts à la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), qui accueille dans ses différentes bases près de 45 000 civils en quête de protection. Une résolution autorise le déploiement temporaire de 5 500 soldats et de 440 policiers de plus, ainsi que l’envoi d’actifs critiques, comme des hélicoptères de combat, pour aider cette mission de paix, qui compte actuellement un effectif d’environ 7 000 personnels, à s’acquitter de son mandat. « Même avec des moyens supplémentaires, nous ne serons pas en mesure de protéger tous les civils qui en ont besoin au Soudan du Sud. Les parties ont la responsabilité de mettre fin au conflit. », a noté Ban Ki-moon.

Selon l’ONU, qui a annoncé la découverte d’un charnier dans le pays, le bilan des combats qui opposent depuis la mi-décembre les forces du président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit à celles de son ex-vice-président, Riek Machar, limogé en juillet et entré en rébellion, atteignent plusieurs milliers de morts. Actuellement, les combats se poursuivent pour le contrôle des États pétroliers du nord de ce pays dont les recettes pétrolières représentent 95% de sa fragile économie. Les forces loyalistes se préparent à reprendre certaines parties du pays qui étaient encore contrôlées par les rebelles, dont la ville de Bentiu, capitale de l’État d’Unité, le principal État pétrolier du pays. Sur le plan humanitaire, les agences humanitaires font état d’un besoin de 166 millions de dollars pour assurer les secours d’urgence à la population jusqu’en mars 2014.

Nestor N'Gampoula