Monnaie unique en Afrique de l'Est : Christine Lagarde appelle « à apprendre des erreurs de l’Europe »

10-01-2014 12:44

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En visite à Nairobi (Kenya) le 6 janvier, pour un forum organisé par le Kenya Private Sector Alliance, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a appelé les pays d’Afrique de l’Est à plus de prudence dans leur démarche de mise en place d’une monnaie unique

Christine Lagarde a qualifié la feuille de route des pays d’Afrique de l’Est d’« ambitieuse », et les invite à ne pas « se précipiter, à prendre toutes les mesures et à apprendre des erreurs de l’Europe et d’autres unions monétaires ».

Selon le calendrier adopté par Communauté est-africaine, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi espèrent mettre en œuvre les étapes préliminaires de l’intégration en deux ans et jeter les bases fiscales pour l’exercice d’une monnaie commune vers 2024. Dans le cadre de ce processus, chaque État s’est engagé à maintenir l’inflation en dessous de 8%, le déficit budgétaire à 3%, la dette publique brute à moins de 50%  de réserves de change et une couverture monétaire équivalente à 4,5 mois d’importation domestique d’ici 2021.

Pour Christine Lagarde, cette « union monétaire régionale ne pourra tenir que lorsque tous les États membres seront en mesure de respecter et d’observer de manière stricte ces critères de convergence », même si le FMI accompagne le processus de création d’une monnaie unique en Afrique de l’Est.

Elle est la deuxième personnalité de l’institution à émettre des réserves sur le projet. En 2012, le directeur général adjoint du FMI, Naoyuki Shinohara, notait déjà que l’Afrique de l’Est basait son modèle de monnaie unique sur celui de l’Union européenne (UE), ce qui, de son point de vue, était risqué.

Il appuyait sa position sur deux arguments forts, le premier étant que l’UE avait bénéficié dans la construction de sa monnaie « d’une base d’épargne domestique importante, qui a permis à la communauté de soutenir des investissements sur le long terme ». Le deuxième argument concernait le délai que se sont fixé les États africains (25 ans), « trop court », selon lui, comparé à l’UE qui a pris 40 ans pour des objectifs similaires.

Noël Ndong