Insécurité : vent de panique dans les écoles de Kinshasa !

Une atmosphère inhabituelle s’est observée le 18 septembre dans quelques  établissements scolaires de la capitale. Un vent de panique a déferlé sur la ville alimenté par une rumeur faisant état des attaques perpétrées dans la matinée par des inciviques dans différentes écoles. Des sources concordantes ont laissé entendre que des personnes non autrement identifiées auraient fait irruption dans plusieurs écoles pour chasser des enseignants qui n'observent pas la grève décrétée par quelques syndicats du secteur de l'EPSP. Des tracts auraient même circulé la veille annonçant cette opération coup de poing dont l’objectif avéré était d’empêcher les élèves d’étudier normalement en ce début de semaine. Des responsables d’écoles auraient été instruits, via lesdits tracts, de libérer les élèves, à défaut d’être forcés à le faire.

Certaines langues refusent de croire à une simple rumeur et confirment les faits. Une source soutient avoir vu des jeunes gens hystériques débarquer dans une école située dans son quartier. Ils auraient molesté les élèves et déchiré les uniformes de quelques-uns en les forçant de quitter les lieux tout en tenant en respect enseignants et autres responsables. Dans les communes de Matete, Lemba, Masina, Ngaba, Mont Ngafula et autres, les responsables d’écoles se sont vus dans l‘obligation de libérer les enfants à la suite de la pression des parents. Une fois informés, ces derniers ne se sont pas fait prier pour descendre dans les écoles où fréquentent leurs enfants pour les récupérer. Le tableau était quasi le même un peu partout. Des parents venus en grand nombre se bousculaient au portillon des écoles pour tenter de récupérer leurs enfants créant la débandade au grand dam des autorités scolaires souvent débordés. Et lorsqu’on interroge ces derniers pour savoir si des inciviques avaient investi leurs écoles menaçant de libérer de force les élèves, la plupart ont déclaré n’avoir rien vu venir.

Ailleurs, l’on soutient le contraire allant jusqu’à identifier les assaillants comme étant, pour les uns, les étudiants et pour d’autres, des jeunes désœuvrés. Et pourtant, soutient-on, aucun mouvement estudiantin n’a été constaté dans la ville toute la matinée. « Les étudiants sont calmes. Certains sont en vacances et d’autres en préparation de la session. Ils n’ont pas des raisons de s’attaquer aux élèves », a soutenu le bourgmestre de la commune de Kalamu qui confirme la thèse d’une rumeur car la police n’a finalement interpellé personne. Dans certaines écoles, les responsables ont refusé de libérer les enfants, comme au Complexe scolaire Mgr Moke où les cours ont été dispensés normalement comme d’ordinaire. À la fin, personne ne sait exactement ce qui a été à l’origine de cette situation rocambolesque ayant mis les écoles de Kinshasa sens dessus-dessous créant un vent de panique qui a failli tourner mal. «Il ne faut pas céder à ces rumeurs, il ne faut pas céder à tout ça », a dit un parent visiblement excédé.