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Réconcilier

Mercredi 11 Octobre 2017 - 9:48

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La venue à Brazzaville du Cardinal de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, mérite à coup sûr une attention particulière. Prévue pour durer une semaine elle permettra au prélat centrafricain, qui est le plus jeune des Princes de l'Eglise, de dialoguer avec la communauté catholique du Congo, mais aussi de rencontrer les plus hautes autorités de notre pays qui, comme chacun sait, s'emploient à réconcilier un pays frère ravagé par les tensions religieuses.  

Perçue par la communauté internationale, qui le dit ouvertement par la voix du Secrétaire général des Nations Unies, comme une nation pouvant à tout instant basculer dans le génocide la Centrafrique se trouve effectivement menacée de nouveau par la violence, l'extrémisme, le refus de l'autre dont l'espèce humaine ne parvient toujours pas à se débarrasser et qui ont provoqué les pires tueries tout au long des derniers siècles. Si ses plus proches voisins et, de façon plus générale, la communauté internationale ne se mobilisent pas afin de réconcilier les frères ennemis l'on peut être certain, en effet, que ce qui s'est produit il y a vingt ans au Rwanda se reproduira demain sur le sol centrafricain.

Dans la quête de la paix qui anime l'Eglise catholique et que soutient fermement le Congo le dialogue des religions est assurément la clé qui peut permettre de prévenir les violences menaçant notre voisine. Prôné avec force par le Pape François qui n'a pas hésité à venir sur place, à Bangui, afin de soutenir la cause de la paix il ne conduira pas les milices musulmanes et chrétiennes à rendre immédiatement les armes, mais il donnera à la société civile la force qui lui fait aujourd'hui défaut pour imposer sa volonté de paix.

Qu'il nous soit permis d'ajouter à ce qui précède que, dans le même temps où l'Eglise catholique s'efforce de lancer ou relancer un tel dialogue, la communauté mondiale ferait bien d'apporter à la Centrafrique les moyens matériels qui accélèreront son développement. Car le véritable ressort de l'extrémisme, sous toutes les latitudes, est la misère, l'ignorance, la souffrance individuelle et collective que génère inévitablement le sous-développement.

Ce message le Cardinal Dieudonné Nzapalainga est aujourd'hui très bien placé pour l’adresser depuis Brazzaville aux dirigeants africains et à la Terre entière.

Les Dépêches de Brazzaville

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