Journée de la jeune fille : les élèves sensibilisées aux méfaits des grossesses précoces

Samedi 14 Octobre 2017 - 16:00

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Dans le cadre de la célébration en différé de la journée internationale de la jeune fille, la ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Inès Nefer Bertille Ingani, a sensibisé le 13 octobre à Brazzaville, près de mille collégiennes à la dangerosité des grossesses précoces.

Cette journée offre l'occasion de souligner la nécessité de relever les défis auxquels sont confrontées les filles, et de promouvoir l'autonomisation et le respect de leurs droits. Elle a été célébrée au Congo sous le thème : « Autonomisation des filles : avant, pendant et après une crise ».

Selon une étude réalisée par l’ESIS Congo 2009, 8,8% des adolescentes et 9,9% des femmes de 15 à 24 ans ont déclaré avoir eu des rapports sexuels avec deux partenaires ou plus au cours des douze mois ayant précédé l’enquête, contre 6,9% des femmes en général. 

Par contre, entre 2005-2011, la proportion des adolescentes ayant commencé leur vie féconde en augmentation est passée à 27,2%. La proportion des adolescentes ayant un enfant est estimée à 7,9% chez les adolescentes de 15 ans et 54,8% chez celles âgées de 19 ans.

Les filles ont des potentialités et des droits parfois sous valorisés. En période de crise, assure la représentante de l'UNFPA au Congo, Barbara Laurenceau, « les filles sont marchandées parfois par leurs propres parents en échange de nourriture pour sauver la famille. Nous devons assurer leur santé et sécurité, quelle que soit la crise. Nous devons nous assurer qu’elles vont à l’école, et devons les protéger en utilisant leur potentiel pour aller vers les solutions ».

L’OMS situe l’adolescence en 10 et 19 ans avec une étape précoce entre 10 et 13 ans, médiane entre 14 et 15 enfin tardive entre 16 et 19 ans. Au premier semestre 2017, l’UNFPA en collaboration avec son partenaire Médecins d’Afrique, a déploré que 110 femmes et fillettes aient été victimes de viol, 277 fillettes en consultation prénatale et 103 filles de moins de 18 ans aient accouché dans le département du Pool.

Face aux collégiennes et à ce constat déplorable, la ministre Inès Nefer Bertille Ingani a indiqué : « Cette sixième célébration est une occasion parfaite pour exposer au grand jour les graves violations des droits fondamentaux des filles qui persistent en dépit de l’existence de plusieurs instruments juridiques. Il est temps de mettre fin à l’impunité dans ce domaine ».

La ministre de la Promotion de la femme a ajouté que la situation des filles du Pool devrait interpeller toutes les institutions de la République. « Ces filles qui vivent encore dans les centres d’accueil doivent regagner leurs milieux d’origine. On est en droit de se poser la question de savoir si dans cette état psychologique, elles sont en droit de bénéficier des mêmes conditions d’apprentissage que les autres en dépit des efforts du gouvernement. Les filles ont droit à une sûre et bonne santé, et une éducation de qualité. Nous voulons qu’elles deviennent travailleuses, entrepreneures et dirigeantes politiques. Je fonde mon espoir sur un dialogue intergénérationnel et l’appui de nos partenaires au développement », a-t-elle dit.

La ministre de la Promotion de la femme a rappelé qu’une réflexion interministérielle sera menée pour mettre sur pied une chaine de solidarité pour le parrainage des filles des milieux défavorisés. Elle a aussi invité les filles à l’éthique de soi, à un engament personnel pour se faire valoriser, échapper au mariage précoce et améliorer leur cursus scolaire.

C'est depuis 2012 que le Congo commémore la Journée internationale de la jeune fille.   

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Podium officiel lors de la séance de sensibilisation (adiac)

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