Professionnalisme dans les médias: les journalistes africains s’imprègnent de la touche américaine

Jeudi 23 Novembre 2017 - 18:15

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Le département d’État américain a une fois de plus ouvert les portes de quelques institutions politiques, juridiques, historiques et médiatiques de son pays aux hommes de médias africains, à travers le Programme international de leadership des visiteurs (Ivlp).

Dix-huit journalistes de différents pays du continent africain, notamment du Congo, Mali, Burkina Faso, Nigeria, de la Namibie, du Kenya, Zimbabwe, Botswana, de l’Afrique du Sud, du Malawi, de la Tanzanie, de la Guinée Equatoriale, du Cameroun, de l’Angola, du Rwanda, de la République des Seychelles et de la Zambie ont pris part à la rencontre qui s’est tenue du 23 octobre au 11 novembre aux Etats-Unis, sur le thème « Media professionnalism »;

Durant trois semaines, ce programme a théoriquement outillé ces hommes et femmes de médias africains, en leur permettant d’apprendre plus encore sur l’histoire des Etats-Unis, la pratique journalistique, la liberté d’expression et de l’information, le professionnalisme, mais aussi l’impact des réseaux sociaux dans le traitement et la divulgation de l’information à travers le monde et plus particulièrement aux Etats-Unis.

Ils sont allés à la rencontre des éditeurs, des journalistes, des développeurs d’application, professeurs d’université, étudiants et bien d’autres personnalités américaines, avec lesquels, ils ont longuement discuté sur diverses thématiques citées ci-dessus.

Pour palper la réalité du doigt, ces derniers ont été amenés à visiter plusieurs organes de presse écrite et audiovisuelle, notamment la Voix de l’Amérique, le service de diffusion internationale par radio et télévision du gouvernement américain destiné surtout au monde extérieur.

Il ressort de cette visite que malgré ses financements aux organes de presse publics, le gouvernement américain n’a pas d’influence sur eux. Une affirmation qui suivra son cours tout au long des assises qui succèderont celles de la Voix de l’Amérique. La notion d’une entreprise publique aux Etats-Unis s’oppose donc, par définition, à celle de l’Afrique. Elle ne rime pas avec une possession de l’Etat.

Les acteurs de la presse américaine l’affirment en soulignant que la subvention de l’Etat n’est pas un coup de pression pour pouvoir dicter la ligne de conduite d’un organe de presse, toute chose qui montre le caractère assez libre de la presse aux Etats-Unis.

 Les discours de différents intervenants se joignent pour démontrer que la liberté d’expression et de l’information, y compris le bon traitement de l’information sont à la fois essentiels à la construction de sociétés démocratiques, et nécessairement réglées et organisées par la responsabilité individuelle de chaque publication et de chaque journaliste, qui doit être formé à cette fonction.

Par ailleurs, les enjeux de la mutation des médias et l’évolution actuelle des technologies transforment radicalement le métier de journaliste. Ils modifient en profondeur son mode de fonctionnement et l’influencent.

Du point de vue de la liberté d’expression, ces nouvelles technologies peuvent-être vues comme un facilitateur, mais sur le plan du traitement de l’information, ces nouveaux médias laissent à désirer. Ainsi, dans ce bouleversement médiatique, l’enthousiasme des uns répond à l’inquiétude des autres.

Au-delà du jeu de question réponse, les journalistes africains se sont adonnés également aux propositions collaboratives entre les deux parties. Une a particulièrement tenu en haleine les discussions entre les organisateurs et les participants. Il s’agit de l’apport de la partie africaine lors des échanges. À l’avenir, ils souhaitent que les participants puissent également intervenir en tant que dispensateurs, car disent-ils, on y gagne plus lors d’un échange en apprenant l’un sur l’autre.

Les journalistes africains ont également émis le voeu de faire venir ces professionnels de médias américains en Afrique pour des ateliers de formation. Ils ont souhaité la mise en place des plateformes coopératives, et, si possible, la création, en partenariat avec les maisons de presse américaines, d'un magazine annuel exclusivement africain distribué, dans un premier temps, en Afrique et en Amérique. Dans leur argumentation, ils ont souligné que les médias, qui ont un rôle prépondérant dans la vie sociale et politique des pays avancés, ont un rôle plus décisif encore dans les pays émergents ou en développement. Pour ce faire,  la particulière contribution que peuvent apporter les médias extérieurs à ces pays est d’en offrir la vision la plus juste et la plus précise possible au monde externe, contrairement à l’attitude qui consiste à propager des clichés, à s’aligner sur telle ou telle idéologie. Cela passe forcément par le discours médiatique qui forge la conception collective du monde.

Le quotidien de ces journalistes aux Etats-Unis n’a pas été seulement rythmé par les assises. Il y a eu aussi des visites de divers musées, de la fameuse Maison-Blanche, du Capitol, des universités et bien d’autres sites, mais aussi les partages de chaleureux repas avec des familles américaines, le temps d’un échange culturel autour d’une table.

Grâce à ces échanges et visites de courte durée dans cinq villes américaines distinctes, à savoir Washington, Caroline du Nord, Nevada, Oklahoma puis Chicago, les Etats-Unis ont instauré une compréhension mutuelle des courants médiatiques, politiques et culturels influents de la société américaine.

Chaque participant est reparti avec son nouveau point de vue sur l’Amérique. Entre les idées reçues en étant à l’extérieur et à l’intérieur de ce grand pays, chacun fera le choix de confirmer ou infirmer ses suspicions concernant l’Amérique.

 

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Photo1:Les journalistes des dix-huit pays africains posant devant la statue d'Albert Einstein

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