Folklore : Nangoya plaît toujours autant au public

Jeudi 23 Janvier 2014 - 16:30

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À son dernier passage au Centre Wallonie-Bruxelles (CWB) la soirée du 22 janvier, le spectacle du Ballet Arumbaya a semblé laisser l’assistance dont il a reçu un bel accueil sur sa soif.

Nangoya, le fameux spectacle qui a servi à remettre sous les feux des projecteurs le ballet de la commune de Kalamu fait toujours de l’effet. En dépit des nombreuses programmations dont il a été l’objet au CWB, près d’une dizaine, il accroche toujours le public. Difficile de rester de marbre face à la vitalité des huit jeunes danseurs, quatre couples bien assortis, au visage joyeux et à la voix limpide. C’est dire que Nangoya ou la Renaissance en français, ce nom voulu prémonitoire, a fonctionné.

De tous les tableaux présentés à la soirée, près de dix, il en est qui ont créé une sorte de liesse contagieuse. C’est le cas de le dire avec Lolo nye, la chanson des guerriers qui a été bien reçue dès l’entrée sur scène des danseurs. Lances à la main et presque bondissants au son des instruments, les quatre jeunes gens s’exprimaient avec beaucoup de virilité. L’ardeur au travail ne pouvait être mieux présentée que par ce tableau où les mouvements donnaient du relief aux torses nus et à leurs costumes spécifiques avec pour élément central des culottes rouges de lutteur traditionnel communément appelés « lingwanda ».

Les danseuses dont la grâce pouvait être comparée aux gambadées des antilopes roulaient avec aisance leurs épaules, particularité des danses du peuple sengele dont la culture est mise en avant dans Nangoya. Changées presqu’à chaque apparition sur scène, les tenues des jeunes filles dont la gracilité rajoutait à la beauté des mouvements d’autant plus sublimés par des soutiens-gorges perlés assortis à des mini-pagnes noués autour des reins. En habile chorégraphe, Wedou Wetungani, assisté par Eddy Mboyo, était parvenu à glisser « quelques mouvements mboma », peuple voisin aux Sengele. Directeur artistique de Nangoya, Wedou a poussé son adresse jusqu’à insérer subtilement de la rumba dans un extrait. De la sorte, a-t-il confié aux Dépêches de Brazzaville, « j’ai voulu montrer que la rumba trouve sa place même dans la musique traditionnelle ».

Onze instruments traditionnels

Les instruments, six tambours, le longombi, les deux ngongi, le mokwasa mis à contribution pour scander les pas produisaient des sons agréables. Joués tous ensemble à la fois ou en alternance, ils rajoutaient la touche particulière à la musique atypique. L’intermède offert en milieu de spectacle par Antoine Nkumi Ndamu, le doyen du ballet, son longomi à la main, une sorte de guitare traditionnelle apparentée à la sanza, était apprécié à sa juste valeur.

Le président attitré d’Arumbaya, Mandola Ebengo, s’est réjoui de l’accueil réservé à sa prestation. Jouant lui-même d’un instrument banal à première vue, il avait l’œil sur tout. Un bout de bois qu’il frottait énergiquement avec un bâton donnait un son régulier, un complément non sans importance au reste de l’attirail instrumental. Et de nous signifier son ravissement à la fin du spectacle : « Je suis fier de l’encadrement que j’assure aux jeunes. J’avais pour défi de les emmener à connaître leur culture d’origine et à s’y ressourcer au lieu de s’attacher aux cultures d’emprunts comme le rap à l’occidentale. Je leur ai proposé de chanter dans les langues locales au lieu de rester uniquement branchés sur les musiques importées et ils y parviennent. Là est ma joie ».  

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Un extrait de Nangoya, spectacle offert par seize artistes