Fibre optique : le Congo opte pour une interconnexion à haut débit avec ses voisins

Mardi 4 Février 2014 - 16:30

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Le ministre des Postes et des Télécommunications du Congo, Thierry Lezin Moungalla, a affirmé le 4 février à Brazzaville, à l’issue de l’ouverture des travaux des experts et consultants de la réunion ministérielle sur le projet Central African Backbone (CAB), que la République du Congo souhaite la mise en œuvre effective de l’interconnexion des réseaux haut débit à fibre optique avec ses pays voisins 

Cette année 2014 est placée comme date butoir pour assister aux différentes étapes du lancement de la fibre optique. « L’année 2014 sera l’occasion de la mise en œuvre effective après ce lent et nécessaire travail de réflexion et de mise en route technique, de l’interconnexion avec nos pays voisins dans les faits », a-t-il déclaré, tout en exhortant à la fois la coordination du projet, la Banque mondiale ainsi que les gouvernements.

Le ministre a insisté sur cet engagement de marquer l’année en cours par le lancement des premiers appels d’offre et la réalisation effective des premiers travaux de génie civil et de pose de la fibre optique sous-régionale. Dans ses propos, il a encouragé tous les participants à fonder leurs espoirs dans ce choix global et particulier d’intégration sous-régionale.

Par ailleurs, les travaux de la réunion régionale ont été précédés par la réunion technique des experts et consultants du CAB. Ces travaux visent à créer les conditions de l’interconnexion des réseaux nationaux de télécommunication des pays respectifs (Cameroun, Tchad, République centrafricaine, Gabon, Sao Tomé et Principe, République démocratique du Congo et Congo). Selon le ministre Moungalla, de telles rencontres démontrent la solidarité des États africains et la ferme volonté politique des chefs d’État quant à une intégration de plus en plus soutenue des économies.

Interconnexion possible… à 3 conditions

Certes l’interconnexion des réseaux est non seulement salutaire mais vitale pour le développement des économies de la sous-région. Cependant celle-ci ne sera rendue possible et effective qu’à quelques conditions près. Ainsi la Banque mondiale en épingle trois, à savoir : les moyens de faire une analyse comparée et critique des cadres réglementaires respectifs ; le rôle dévolu aux États avec l’appui des institutions régionales et internationales (Cémac, Cééac, ITU). Cet exercice aura pour but de fournir des éléments permettant d’établir la cohérence avec les aspects techniques de l’interconnexion transfrontalière des infrastructures fibres optiques. 

Les États devraient aussi dresser un état des lieux des points d’interconnexion et de déploiement des différents réseaux du CAB et de collaborer dans la rédaction du mémorandum d’entente. « Cette dimension régionale sera seule garante d’un traitement équitable des pays enclavés par rapport à ceux qui ont accès à des câbles sous-marins », a souligné la représentante de la Banque mondiale au Congo, Sylvie Dossou. « L’interconnexion entre les projets fibre optique des pays d’Afrique centrale devrait dès sa mise en œuvre créer les conditions idoines pour un développement durable et contribuer à la réalisation d’une croissance économique inclusive, forte et réductrice de la pauvreté et de la fracture numérique dans l’ensemble des pays interconnectés », a-t-elle ajouté.

Les participants à cette réunion assurent le suivi des recommandations des différentes réunions régionales sur l’interconnexion. À terme ils devront lancer le processus d’établissement d’un régime d’interconnexion des différents réseaux de transmission en fibre optique. Selon les organisateurs, les résultats des travaux seront observés à la loupe. Le projet CAB est un long processus à porter par tous les États, à faire grandir, à fortifier et à mener à terme avec détermination et rigeur. 

« Les délibérations de nos travaux, sur la base des résultats des réflexions émises par les experts, visent fondamentalement à donner un nouveau souffle à ce projet qui a déjà fait l’objet de plusieurs rencontres tant bilatérales que multilatérales », a défini Thierry Mougalla. En sus, en décidant de procéder à l’interconnexion de leurs réseaux, les gouvernements d’Afrique centrale concourent à initier une action concertée face aux défis que doivent relever les pays de la Cémac et de la Cééac en cette matière, et d’accès des pays enclavés aux câbles sous-marins.

L’ouverture de cette réunion a connu la présence du ministre des Postes, des Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication, de la République démocratique du Congo, Tryphon Kin Kiey Mulumba ; du directeur général de l’agence des postes et communications électroniques, Yves Castanou ; de l’ambassadeur du Gabon ; du secrétaire général adjoint de la Cééac ; du représentant de l’Union internationale des télécommunications (UIT) en Afrique centrale et de plusieurs autres invités.  

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le présidium des officiels, crédit photo Adiac Photo 2 : Les experts et consultants, crédit photo Adiac Photo 3 : Le coordonnateur du CAB Congo, crédit photo Adiac