Perspectives économiques en Afrique : la Banque africaine de développement enrichit sa publication

Samedi 17 Mars 2018 - 13:00

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L'institution financière continentale  vient de lancer, pour la première fois, cinq rapports régionaux spécifiques, à savoir Afrique du nord, Afrique de l’ouest et du centre, Afrique de l’est, et Afrique du sud.

« En offrant des approches régionales pour la première fois, nous souhaitons tirer parti de l'expertise de la Banque et approfondir l'analyse et la pertinence de cette publication », a déclaré l’économiste en chef et vice-président de la gouvernance économique et du savoir, Célestin Monga. "L'intégration de rapports spécifiques pour chaque région reflète l'importance que la Banque attache aux dimensions régionales du développement et de la croissance inclusive en Afrique. ", a déclaré le directeur général de la région Afrique du nord, Mohamed El Azizi.

Avec une performance régionale au-dessus de 3,6%, grâce à une production pétrolière plus élevée que prévu en Libye et au Maroc, l’Afrique du nord a terminé l’année 2017 avec une croissance de 4,9% du produit intérieur brut (PIB) réel, contre 3,3% en 2016.  Les perspectives de la région restent positives pour 2018 et 2019, en raison des réformes structurelles. La croissance en Afrique du nord devrait atteindre respectivement 5% et 4,6% en 2018 et 2019.

Les perspectives économiques de l'Afrique de l'est ont, quant à elles, mis en évidence un certain nombre de politiques que les pays membres doivent mettre en œuvre pour transformer leurs économies. La région a enregistré la meilleure performance économique du continent avec un taux de croissance du PIB de 5,9% en 2017. La bonne performance de la sous-région est stimulée par l'Éthiopie, la Tanzanie, Djibouti, le Rwanda, les Seychelles et le Kenya. Les perspectives restent positives pour 2018 et 2019, avec une croissance qui devrait se poursuivre, atteignant 5,9% en 2018 et 6,2% en 2019.

Estimée à 1,6% en moyenne en 2017, la croissance du PIB réel de l’Afrique australe devrait s'améliorer pour atteindre 2% en 2018 et 2,4% en 2019. Pour la directrice générale adjointe de la Banque pour l'Afrique australe, Joséphine Ngure, la région a fait des progrès considérables dans la lutte contre la pauvreté et l'amélioration de la qualité de vie de ses habitants, la promotion de la croissance et de la création d'emplois. Par contre, les prévisions économiques restent prudentes, notamment en raison des modèles de croissance très différents des économies de la région. La « locomotive » économique de la région, l'Afrique du Sud, montre des signes de ralentissement de la croissance et, éventuellement, de croissance.

Quant à l’Afrique de l’ouest, elle montre des progrès dans un panorama contrasté. La baisse des prix des matières premières et la performance médiocre du Nigeria, qui représente à lui seul environ 70% du PIB de la sous-région, ont été les facteurs identifiés comme responsables de la stagnation. La croissance économique a rebondi à 2,5% en 2017 et devrait atteindre 3,8% en 2018 et 3,9% en 2019. La consommation des ménages et la reprise relative des prix de certains matériaux devraient contribuer à cette performance. La directrice générale adjointe de la Banque africaine de développement pour l'Afrique de l'ouest, Marie-Laure Akin-Olugbade, a identifié la création d'emplois, en particulier pour les jeunes, comme le grand défi de la sous-région.

Après une performance modeste, l’Afrique centrale présente de meilleures perspectives, après avoir enregistré un PIB réel de 0,9% en 2017, soit le taux de croissance le plus faible du continent. Cette performance sous-régionale masque de nombreuses disparités entre pays, la République centrafricaine, et une très faible croissance pour la Guinée équatoriale et le Congo. Les difficultés économiques sont largement dues à la baisse des prix des matières premières, dont dépendent fortement certains pays de la région, ainsi qu'aux menaces récurrentes à la sécurité dans d'autres. Les perspectives pour 2018 et 2019 sont plus encourageantes, alimentées par la hausse des prix mondiaux des matières premières et de la demande intérieure, selon le rapport. La croissance du PIB de la région devrait atteindre 2,4% en 2018 et 3% en 2019.

 

 

Noël Ndong

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