Rencontre inter-libyenne à Dakar : Jean Yves Ollivier oeuvre à la réconciliation des Libyens

Lundi 14 Mai 2018 - 18:38

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Le président de la Fondation Brazzaville et initiateur des pourparlers inter-libyens estime que les retrouvailles de la capitale sénégalaise ont posé les bases d’une réconciliation inclusives entre les Libyens.

Jean Yves Ollivier a fait sa déclaration dans un article publié, le 14 mai, dans le journal sénégalais « Le Soleil ». Celui qui se surnomme le médiateur de l’ombre pour les grandes causes a justifié la convocation de ces pourparlers par le fait qu’il fallait provoquer des échanges directs entre Libyens, afin qu’ils puissent se projeter, tous ensemble, vers l’avenir en faisant table rase du passé qui peut être source de division.

Le choix de Dakar, selon Jean Yves Ollivier, était justifié. « Le Sénégal était le choix le plus subtil pour abriter cette rencontre à cause justement de la proximité de ces deux pays. Autres symboles importants dans cette rencontre, c’est le choix du jour de vendredi qui est un jour important pour la communauté musulmane et, par ailleurs ,dernier vendredi avant le saint mois de ramadan », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Les valeurs de l’Islam que sont la paix, le pardon et la solidarité ont beaucoup prévalu au cours de ces retrouvailles. Je souhaite simplement qu’au sortir de cette rencontre, la grande conférence onusienne qui aura lieu prochainement puisse se tenir avec des points de convergence importants de part et d’autre, tirés de la rencontre inédite de Dakar ».

Par ailleurs, Jean Yves Ollivier s’explique sur l’intérêt qu’il accorde à la réunification des Libyens. « Personnellement, je me suis beaucoup intéressé à l’évolution du problème libyen, d’abord, parce que je fréquente ce pays depuis la fin des années soixante. J’ai eu l’occasion de rencontrer, pour la première fois, le colonel Kadhafi, fraîchement arrivé au pouvoir en ces temps-là. Nous avons eu plusieurs occasions de nous rencontrer. (…). Il y a aussi le fait que je suis attaché à l’Afrique puisqu’ayant mes racines dans le continent ( Jean Yves Ollivier est d’origine algérienne, Ndlr) »,a-t-il confié. 

                                                Belhaj et Salem, forces vives de la réconciliation libyenne

En outre, le président de la Fondation Brazzaville a relevé qu’il est depuis longtemps dans la recherche des solutions à la crise libyenne. « La démarche a été entreprise, il y a environ un an et demi, avec mes accès dans les deux extrêmes. Il y a des pro-Kadhafi, dits les gens de février donc le camp de Béchir Salem, et de l’autre côté celui du plus célèbre opposant de Kadhafi, Abdelhakim Belhaj. Je les ai convaincus chacun, un à un, de se retrouver pour discuter en faisant valoir la réalité qu’ils sont tous des patriotes libyens », a-t-il renchéri.  

Son objectif, a-t-il poursuivi, était de faire sentir à eux tous, le besoin de se convaincre, eux-mêmes, de l’intérêt de cette rencontre inter-libyenne. « Une première rencontre a eu lieu à Istanboul entre les deux camps, en septembre 2017, et celle-ci malgré les pressions et les menaces, de part et d’autre. À l’issue de cette rencontre, les deux frères sont allés eux-mêmes prêcher la bonne parole pour convaincre ceux qui pouvaient l’être de la nécessité de se retrouver à Dakar entre Libyens en vue d’échanger en profondeur sur l’avenir de leur pays », a-t-il conclu.     

Notons que Jean Yves Ollivier n’est pas à sa première tentative de réconciliation et de négociation entre les parties en conflit. Il est à l’origine des retrouvailles historiques entre Fréderic Deklerk et Nelson Mandela, qui ont conduit à la libération de ce dernier après vingt-sept ans de prison, sous le régime de l’Apartheid.

    

Roger Ngombé

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