Littérature : "La Plume vivante" prépare son troisième numéro

Mardi 15 Mai 2018 - 18:21

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Le comité de rédaction de la revue littéraire congolaise prépare sa troisième parution, après celles de 2016 et 2017, mais se trouve confronté à un problème de moyens pour mettre ce travail à la disposition des lecteurs, à cause du peu d’intérêt que les mécènes placent dans les œuvres littéraires.

La première édition de "La Plume vivante", qui se considère comme la seule revue littéraire d’expression française en République démocratique du Congo (RDC), a compilé des textes des écrivains des deux rives du fleuve Congo, Brazzaville et Kinshasa. Dans sa deuxième parution, consacrée essentiellement sur Benjamin Fondane, l'on y trouve également des textes et des poèmes de certains auteurs congolais et étrangers qui travaillent sur Banjamin Fondane ainsi que d’autres écrits.

Expliquant les motivations qui ont concouru à la création de cette revue, son directeur de publication, Fiston Loombe, a dit: « Le premier numéro de la revue littéraire La Plume vivante a paru à un moment où les manuscrits qui traînaient dans le tiroir exprimaient leur ras-le-bol face à la léthargie que connaît la littérature congolaise d’expression française ». Pour cet écrivain, en effet, en dépit de contraintes liées à l’analphabétisme récurrent, aux difficultés financières et matérielles, au poids de la tradition, la revue a su quand même trouver le public visé. Mais, pour Fiston Loombe, cela montrait que la littérature congolaise d’expression française, dans sa traversée du désert, avait vachement besoin d’une telle initiative pour combattre l’assèchement du milieu littéraire et encourager les plumes en herbe à prendre la relève qui était inexistante.

Après s’être abreuvé de cette source d’encouragement, l’équipe de rédaction de "La Plume vivante" s’est lancée dans l’agencement de son troisième numéro. Ce dernier fera honneur au poète congolais Tchicaya U Tam’si. « Les œuvres de ce grand écrivain et poète demeurent méconnues du public du cœur avec qui partager l’histoire. Pour pallier ce dilemme, la revue La Plume vivante se décide de porter un  regard sur Tchicaya U Tam’si dont les œuvres n’ont pas bénéficié de meilleures conditions de circulation des biens culturels et littéraires dans son Afrique natale », a indiqué le directeur de publication.

Dans ce troisième numéro, il y aura aussi un texte du Congolais Masegabio Nzanzu, "Triple exil", et un hommage à l’artiste Shungu Wembadio pene Kekumba dit Papa Wemba, « ce poète glamour dont la voix a servi de support à l’émancipation de l’Afrique ». Fiston Loombe a souligné qu'à en croire son biographe, Jean-Paul Brigode Ilopi Bokanga, Mzee Papa Wemba fut le porte-étendard de la culture africaine. Sa poésie chantée dans "Sahel Africa", "So why" et "Congo moko" a servi la lutte contre l’exploitation de l’homme noir, la  désertification, la barbarie et la haine raciale, l’esprit de division ou le sectarisme, etc. Citant la reconnaissance de l’Union africaine, Fiston Loombe a noté que Papa Wemba était resté au service de la promotion de la paix et de la libération du continent noir.

Cette troisième édition contient, en outre, les écrits de la philosophe italienne, Roberta De Francisco, qui offre la recension de l’essai littéraire "Pour chorus seul" de patrice Beray ou "Le chœur des voix". Les passionnés de la poésie y découvriront des auteurs de rénom et de jeunes autres auteurs à l’instar de Fidèle Mabanza, Sandrine Davin, Ivan Pozzoni, Munkonda Mbuluku Mikiele, David Neembe Kwendra, Michel Moole-Matonge Masikoti, kalhid El Morabethi et Florent Sogni Nzaou.

Le troisième numéro de "La Plume vivante" serait donc, comme les précédents, très engagé et s’inscrirait dans sa ligne éditoriale, à savoir « faire découvrir au peuple du sud, des textes qui peuvent l’aider à formater ou à reformater son imaginaire ».

Un SOS pour la survie de la revue

Pour arriver à porter cette revue jusque sur la table de lecture, le processus reste encore long et les disponibilités s’attendent. C’est ici que le comité de rédaction, joignable au plumevivante@gmail.com, attend des contacts qui peuvent lui permettre de mener à bon port cette mission qu’il s’est assignée et qu’il a assignée à cette revue.

"La Plume vivante" se veut être, note-t-on, un espace servant d’étal aux textes, aux idées et expériences qui déclencheront, à leur tour, l’amour des mots et la culture du livre auprès de la jeunesse du continent africain. Elle se donne comme missions, la promotion et la diffusion des cultures africaines vivantes ainsi que la défense et la diffusion de la langue française en RDC et dans la sous-région, en tant que langue de travail et de culture, de communication et d’échanges. Pour atteindre cet objectif, "La Plume vivante" s’engage dans la diffusion de la poésie et des autres genres littéraires.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: La deuxième édition de "La Plume vivante" /Adiac

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