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Chronique : lutter contre la pollution plastique

Samedi 2 Juin 2018 - 13:21

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Le monde va célébrer la journée mondiale de l’environnement ce 5 juin. Cette journée a été instaurée par le Programme des Nations unies pour l’environnement en 1974. Devenue une référence écologique, elle offre un temps de réflexion autour des différentes problématiques qui concernent la préservation et la sauvegarde de la planète. Cette année, la thématique autour de laquelle seront organisés les conférences, les ateliers et les campagnes de sensibilisation pour cette journée est la pollution plastique.

La pollution plastique concerne le monde entier, affectant l’environnement, notamment la faune marine, et menace la santé humaine et animale. En moyenne, près d’un tiers des plastiques jetables échappe aux systèmes de collectes mis en place dans les différents pays, se déversant dans la nature. C’est ainsi que chaque année, treize millions de tonnes de plastique atterrissent dans l’océan, ayant un impact dramatique sur la faune marine et les récifs coralliens. En se décomposant, ces déchets intègrent notre eau courante, ayant possiblement un impact sur notre santé.

Les premiers plastiques dont il faut nous débarrasser dans notre mode de vie quotidienne sont les plastiques jetables, à savoir sacs, gobelets, couverts jetables, bouteilles, etc., soit la moitié des plastiques produits chaque année. Ils représentent une pollution lourde de conséquences pour l’environnement. Considérés comme nocifs et désastreux, les sacs plastiques sont combattus par plusieurs pays. En Afrique, des millions de sacs ne polluent pas seulement les rues, les routes et les parcs, mais également l’environnement aquatique. De nombreux pays mettent en place depuis quelques années des lois interdisant leur utilisation. Des pays comme l’Afrique du Sud ou le Rwanda, cités comme des modèles sur la question, y sont parvenus avec succès, tandis que d’autres rencontrent encore quelques difficultés pour faire appliquer la loi.

Au Rwanda, par exemple, le gouvernement est radical. La loi interdit l’usage des sacs plastiques en matière non recyclable sur le territoire.
Cette interdiction vient du fait que non seulement les sacs plastiques ont des effets néfastes sur l’environnement, mais polluent aussi visuellement avec la présence des déchets. Ils ont eu des effets désastreux pour le secteur agricole, car ils se trouvaient également dans les sous-sols. Dans l’eau, les poissons mourraient en avalant ces déchets. En essayant de brûler les sacs plastiques pour les détruire, il en sortait des fumées très toxiques pour l’environnement. Ce sont des exemples qui ont poussé le gouvernement rwandais à interdire l’usage des sacs plastiques.

Grace à l’application stricte de la loi, Kigali, capitale du Rwanda, est aujourd’hui l’une des villes les plus propres d’Afrique, selon un classement établi par l’ONU. Le Congo, de son côté, n’est pas en reste dans le combat pour un monde sans plastiques, car la loi interdisant les sacs plastiques non biodégradables a réussi à s’imposer depuis 2012 comme une nécessité environnementale. Chaque citoyen ayant compris leur impact néfaste et l’opportunité de leur remplacement par des sacs biodégradables.
Face à ce combat contre la pollution plastique, le principal défi demeure, à n’en point douter, l’information et la sensibilisation. Il est important d’emmener la population à comprendre pourquoi il faut interdire les sacs plastiques. Et pour cela, il faudrait peut-être commencer par lui expliquer la différence qui existe entre les sacs plastiques biodégradables et les non biodégradables. Les biodégradables étant ceux qui peuvent être décomposés par les éléments de la nature comme le soleil, l’eau ou l’oxygène. Tandis que les non-biodégradables, ceux que la majorité des pays veut interdire ne peuvent pas être décomposés par des agents naturels.

Pour les sceptiques qui privilégient la vision économique sur ce sujet, plusieurs mesures peuvent être adoptées pour satisfaire tout le monde. Les entreprises de plasturgie peuvent se convertir en compagnies de recyclage et pourront ainsi se faire aider par les États en leur octroyant des avantages fiscaux. Les gouvernements pourraient davantage sensibiliser la population aux avantages de cette interdiction de sacs plastiques avec une communication plus intense. Enfin, pour limiter la pollution plastique, le recyclage est la clé car recycler le plastique demande 88% d’énergie de moins que de produire du plastique.
 

Boris Kharl Ebaka

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