ITIE : dix ans de campagne pour la transparence des industries extractives en Afrique centrale évalués au Congo

Mercredi 26 Février 2014 - 19:08

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’atelier régional de renforcement des capacités sur la nouvelle norme de l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE) a été ouvert le 26 février à Pointe-Noire, en présence de Léon Raphaël Mokoko, ministre délégué chargé du Plan et de l’Intégration

« Renforcement de la participation et de l’engagement de la société civile dans l’ITIE », tel est le thème de cet atelier qui a pour but d’apporter aux participants des pays de l’Afrique francophone (Afrique de l’Ouest et centrale) les connaissances et compétences devant leur permettre de contribuer efficacement et effectivement à l’amélioration de la qualité de la mise en œuvre de l’ITIE dans leur pays respectif. Cette rencontre est aussi l’occasion de  faire le bilan des dix ans de campagne pour la transparence des industries extractives en Afrique centrale en présentant les acquis et les perspectives.

À l’ouverture de la réunion, Christian Mounzeo, coordonnateur au Congo de la coalition « Publiez ce que vous payez », a rappelé le parcours de cette initiative qui, à son lancement en 2005, n’a pas rencontré l’assentiment des pouvoirs publics. Mais chemin faisant, l’État y a adhéré aux côtés des industries extractives et de la société civile. « Nous pouvons aujourd’hui nous féliciter du partage et du dialogue participatif que nous sommes en train de mener ensemble », a-t-il dit.

Selon le ministre Léon Raphaël Mokoko, « Publiez ce que vous payez » a joué un rôle éminemment historique avec un regard vigilant sur la qualité de la gestion des industries extractives, particulièrement en ce qui concerne le lien entre la richesse issue de ressources naturelles et le niveau social des populations. « Publiez ce que vous payez est une des conséquences logiques de la mise en œuvre des initiatives de la transparence des industries extractives, aujourd’hui norme internationale de référence de traçabilité des flux matières, mais également des flux financiers issus des industries extractives. »

 Cet espace de dialogue incluant la société civile, les industries extractives et les représentants du gouvernement a abouti à la publication de rapports de conciliation.

« La République du Congo a été l’un des premiers pays mettant en œuvre l’ITIE  à avoir publié un rapport portant sur l’exercice 2012 en 2013, rapport conçu selon la nouvelle norme ITIE 2013. Il est aussi utile de rappeler que le gouvernement de la République réalise depuis plusieurs années des actions d’envergure pour rendre plus transparent son mécanisme interne de traçabilité des flux matières et des flux financiers du secteur des industries extractives en procédant à l’inscription au budget de l’État d’une allocation pour soutenir l’action de l’ITIE, à la publication des contrats pétroliers et miniers, à la certification depuis 2003 des recettes pétrolières de l’État par un organe indépendant en assurant la cohérence entre les données du tableau des opérations financières de l’État et les données contenues dans les différents rapports ITIE ainsi que l’audit de la société nationale des pétroles du Congo » a-t-il ajouté.

Dix ans de campagne « Publiez ce que vous payez » en Afrique centrale : progrès et défis vers la vision 20/20

La région Afrique centrale est celle qui décrit le mieux le paradoxe de l’abondance : les populations considèrent les ressources extractives comme une malédiction du fait que les revenus extractifs y sont liés aux conflits, à l’endettement, à la pauvreté, à la corruption, etc. L’Afrique centrale est la région où les processus ITIE rencontrent de graves difficultés à respecter les exigences du standard, à atteindre et maintenir la conformité et à progresser vers une gestion plus transparente des industries extractives. Parmi les défis majeurs, on peut citer la difficulté de maintenir une volonté politique forte pour avancer dans le processus et dans les réformes du secteur.

« Le Congo publie des informations en ce qui concerne les revenus pétroliers. Mais maintenant, l’on doit savoir comment, on les dépense, mais aussi comment exiger que les besoins prioritaires soient pris en ligne de compte dans les budgets annuels », a dit Brice Makosso de la plateforme congolaise « Publiez ce que vous payez ».

Ces assises organisées par la campagne « Publiez ce que vous payez » au Congo bénéficient du soutien du ministère français des Affaires étrangères, de l’Institut de la Banque mondiale, du Revenue Watch Institute et du Comité exécutif de l’ITIE Congo.

« Publiez ce que vous payez » est un réseau mondial d’organisations de la société civile unies dans leur appel pour que les revenus pétroliers, gaziers et miniers constituent la base d’un développement durable et améliorent les vies des citoyennes et citoyens dans les pays riches en ressources.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

la tribune officielle à l'ouverture de la Rencontre Afrique centrale de la campagne Publiez ce que vous payez (© Adiac).