Situation politique : René Ilume réagit au communiqué de la Cénco

Mercredi 8 Août 2018 - 19:45

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L'ambassadeur de la RDC au Sud-Soudan et pasteur évangélique, en séjour à Kinshasa, a donné son avis sur la toute dernière déclaration des évêques catholiques qui exprimaient leur vive préoccupation face à la volonté affichée par les autorités congolaises d’exclure certains candidats à la présidence de la République.

«C’est un étonnement, une surprise à l’idée qu’une grande Église, l’Église catholique, soit amenée à faire des déclarations qui ne tiennent pas compte de la justice comme arme dont nous disposons, en tant que chrétiens ou « jésus-christien » pour lutter contre le mal (Ephésiens 6-10-18). L’Église catholique ne fait aucun cas du troisième fruit de l’esprit qui est l’évangile de paix. L’Église catholique doit être au milieu du village, et ne chercher que la paix, au lieu de séparer les esprits et inciter à la révolte et la violence », a d’emblée déclaré le diplomate et homme de Dieu. Si l’Église catholique est réellement fidèle et soumise à Jésus-Christ, a continué René Ilume, elle doit plutôt rechercher à mettre en œuvre les valeurs chrétiennes ou « Jésus-christiennes » que sont l’amour et la paix et non être une église partisane, prenant partie pour un bord sans tenir compte des erreurs de ce bord.

Et il a fait observer : « L’Église ne doit pas non plus perdre de vue que l’Accord de la Saint-Sylvestre ne remplace pas la Constitution ni les lois nationales. Hors, le droit dit que tout acte qui ne se conforme pas à la Constitution est nul et de nul effet. Si l’Accord remplace la Constitution, je pense qu’on ne doit plus parler de mandat aussi. Donc qu’on ne parle plus de Constitution. Hors, un État sans loi fondamentale n’en est pas un ». Hors, a-t-il noté, la Constitution est là, et la gestion du pays par le président Kabila est constitutionnelle. Et la Constitution dit que le président de la République reste en fonction jusqu’à la remise et reprise avec un autre président élu. « Si nous dénions au président de la République ses droits et ne reconnaître que ceux des autres, c’est de l’injustice que l’Église ne doit pas commettre. Je lance un appel pressant à nos frères catholiques de nous rejoindre dans notre démarche de « Christocratie », c’est-à-dire dans l’idéologie ou la doctrine où les valeurs chrétiennes sont mises en avant dans la gestion du pays », a conseillé le pasteur René Ilume.

Selon lui, l’Église catholique devrait, sans passer par les médias, être capable d’aller voir le président Kabila, lui prodiguer des conseils et l’écouter aussi, le comprendre et en même temps, se rapprocher aussi de Moïse Katumbi et lui prodiguer des conseils. « Nous sommes en face de quelqu’un qui détiendrait une double nationalité et l’Église ne devrait pas encourager cela. En plus, il a des démêlés judiciaires au pays. Ces deux questions le concernant doivent être résolues. Je ne connais pas Moïse et je n’ai rien contre lui. Mais il s’agit juste de considérer la réalité des choses », a souligné l’ambassadeur Ilume.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Le pasteur et ambassadeur de la RDC au Sud-Soudan, René Ilume Tembele

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