Chronique : préservons la forêt du Mayombe

Vendredi 24 Août 2018 - 20:20

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Le bassin forestier du Congo est le deuxième poumon du monde après l’Amazonie. Au Congo Brazzaville, sont regroupées trois grandes forêts: celle du Chaillu, celle du Mayombe dans le sud du pays et la grande forêt du nord. Pour plus des deux tiers, il s’agit de forêt primaire que l’homme n’a pas défrichée durant des millénaires. 

Or depuis plusieurs années maintenant, l’exploitation abusive des arbres entraîne progressivement la disparition de la forêt du Mayombe. Cette forêt dense aux essences forestières variées, parfois parsemée de savanes, abrite une importante biodiversité à forte concentration de primates. La déforestation de la forêt du Mayombe s’accélère notamment à cause de l’exploitation et l’exportation illégales du bois tropical, la pratique de la culture itinérante sur brûlis et le recours massif au bois ainsi qu'au charbon de bois pour la production d’énergie et la cuisine. Il est dans ce cas urgent de trouver une solution durable afin de restaurer l’intégrité de l’écosystème du Mayombe en vue d’assurer la conservation de la biodiversité, la stabilité régionale et l’amélioration des moyens d’existence de la population.

La forêt du Mayombe s’étend sur quatre pays : le Congo, la République démocratique du Congo, l’Angola et le Gabon. Depuis des années, les politiques communes de gestion forestière adoptées par ces quatre pays n’ont pas pu apporter les résultats escomptés pour la préservation de cette forêt dont la superficie ne cesse de se réduire.

Des recommandations pertinentes du plan d’aménagement, en matière de reboisement et de limitation de volume de bois à couper par classe de qualité des essences adoptées par les pays, ne sont pas rigoureusement respectées par les exploitants forestiers.

Il est évident que la situation, à mesure qu’elle se prolonge, ne peut que s’aggraver. Il faut donc prioritairement, au moment où l’on parle du développement durable, soulager la charge de la région en réduisant les activités qui causent d’énormes pertes de bois. Sinon le poids de ces activités ira toujours croissant.

Il y a un besoin impératif pour les Etats, de faire appel aux Organisations non gouvernementales (ONG) locales crédibles qui, aidées par les institutions et les ONG internationales de développement, pourront s’attaquer avec engouement aux problèmes ciblés. Et, avec le concours dynamique de la population, les résultats escomptés paraissent réalisables rapidement.

Il est également urgent de doter les administrations forestières des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires à l’application de plan d’aménagement durable.

La conservation de la forêt du Mayombe est vitale pour la sous-région. Il faut donc apporter une solution aux problèmes posés à très grande échelle et abordés aujourd’hui avec des moyens très réduits. La survie du Bassin du Congo en dépend.

Boris Kharl Ebaka

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