Intégration locale: des anciens réfugiés rwandais régularisent leur situation

Mardi 28 Août 2018 - 16:45

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Neuf anciens réfugiés rwandais ont reçu symboliquement, le 28 août à Brazzaville, leur passeport et titre de séjour en vue de faciliter leur intégration au Congo, suite à la mise en œuvre de la clause de cessation du statut de réfugié.

« Les anciens réfugiés rwandais devront procéder aux formalités de l’intégration locale au Congo. Cependant, pour pouvoir obtenir les documents nécessaires pour leur intégration, les réfugiés rwandais doivent acquérir le passeport rwandais. Rappelons encore que ce passeport va servir à obtenir les documents pour l’intégration locale et qui permettra aussi d’effectuer des déplacements en dehors du Congo », a indiqué l’ambassadeur du Rwanda au Congo, Jean Baptiste Habyalimana.

Après vingt ans de séjour en terre congolaise, sous le statut de réfugié, les Rwandais sont depuis le 31 décembre 2017, date à laquelle est entrée en vigueur la clause de cessation de ce statut, considérés comme des étrangers ordinaires. « Je profite pour rappeler aux anciens réfugiés rwandais qui sont actuellement des sans-papiers sur le sol congolais, qu’il ne faut pas continuer à abuser de la bienveillance et de l’hospitalité des autorités congolaises. Ils ne sont pas obligés de rentrer au Rwanda mais tout ce que nous leur demandons, c’est dans leur propre intérêt. Nous ne forcerons personne à prendre ses responsabilités. Vous êtes donc les bienvenus à l’ambassade pour que nous puissions vous aider à régulariser votre situation dans le pays d’accueil, le Congo », a lancé le diplomate rwandais.

Le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Séraphin Ondélé, de lui emboîter le pas en félicitant le choix de ses anciens réfugiés de se conformer à la loi fixant les conditions d’entrée, de séjour et de sortie des étrangers en République du Congo. « À celles et à ceux qui se trouvent en séjour irrégulier de se conformer à la loi en vigueur qui va s’appliquer dans toute sa rigueur », a-t-il rappelé.

Cette clause a été invoquée le 30 juin 2013. Depuis, une campagne d’information et de communication a été menée, de juillet 2013 à décembre 2017, à l’effet de les sensibiliser au choix du rapatriement volontaire ou de l’intégration locale. «Entre-temps, un traitement des cas d’exemption a été effectué donnant comme résultats, huit cent quatre exemptés de l’application de la clause de cessation contre huit mille quatre cent soixante-trois individus qui ont perdu le statut de réfugié, appelés désormais anciens réfugiés rwandais. Ces derniers ayant commencé à se décider quant au choix de l’une des deux solutions, il sied de vous informer que depuis janvier 2018, quatorze d’entre eux ont été rapatriés et vingt-trois ont demandé l’intégration locale », a fait savoir le représentant du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) Cyr Modeste Kouamé.

Dans la volonté de s’acquitter de leur devoir de citoyens rwandais vivant au Congo, vingt-trois de ces anciens réfugiés sur huit mille quatre cent soixante-trois ont exprimé le besoin de s’intégrer en République du Congo. A en croire le représentant du HCR au Congo, cette solution est celle que les anciens réfugiés rwandais « préfèrent », même si bon nombre d’entre eux manquent à l’appel malgré les multiples campagnes de sensibilisation. « Il s’agit en fait de faciliter cette intégration locale par des mesures concrètes afin de permettre à un grand nombre d’anciens réfugiés de bénéficier de cette solution », a-t-il expliqué, avant d’encourager ces anciens réfugiés à choisir l’une des deux solutions afin de refaire, a-t-il dit, leur vie dans la dignité.

Arrivé en terre congolaise après le génocide rwandais qui a fait huit cent mille morts en 1994, selon l’ONU, les réfugiés rwandais sont restés insensibles aux appels de rapatriement volontaire. Aujourd’hui, la clause de cessation entrée en vigueur, un choix s’impose, l’intégration locale. Il sera donc question pour eux de se conformer à la législation congolaise au risque de se faire expulser.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Des anciens réfugiés rwandais brandissant leur passeport

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