Colloque sur le Royaume Kongo : les participants recommandent la construction d’un grand musée à Brazzaville

Mardi 9 Octobre 2018 - 19:00

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La recommandation fait partie d'une série de dix autres adoptées au terme des travaux qui se sont déroulés du 2 au 3 octobre, au Mémorial Pierre-Savorgnan-de Brazza.

Quatre panels et plusieurs communications ont fait l’objet des débats, à l’issue desquels dix recommandations ont été adoptées. Il s’agit de : Restituer les contours physiques de l’aire culturelle kongo et du royaume dont les assises sont culturelles ; Identifier les communautés morales composant l’aire culturelle kongo sur laquelle s’éleva le royaume ; Réviser les manuels d’histoire en intégrant la place de la femme dans la société congolaise ; Introduire des langues nationales dans l’enseignement ; Instituer une journée gastronomique aux fins de revaloriser les mets traditionnels et l’art culinaire des communautés culturelles du Congo, pour permettre leur intégration dans la diplomatie gastronomie moderne ; Intégrer la morale du vivre-ensemble dans l’enseignement ; Financer une recherche transdisciplinaire sur les symboles graphiques liés à l’art kongo (répertorier, nommer, décrypter) ainsi que sur les modes traditionnels de communication et d’archivage de la pensée kongo ; Établir un boulevard qui quittera de la zone Kinshasa en passant par Nkulimbimbi (où était construite la première cathédrale du royaume Kongo en 1596), Cabinda jusqu’à Pointe-Noire, pour favoriser l’éco-tourisme ; Construire un grand musée à Brazzaville pour retracer l’histoire du royaume Kongo ; Faire une étude sur les loisirs au royaume Kongo ; Arrêter une date pour célébrer la culture kongo (Kimpa Vita, bataille d’Ambuila) au niveau de l’État ou du sous-continent. 

Prenant la parole pour son mot de clôture, la directrice générale du Mémorial Pierre-Savorgnan-de Brazza, marraine du colloque, Bélinda Ayessa, a déclaré qu’au terme de ces deux journées de travail, la commodité aurait été de se précipiter dans un exercice évaluatif. D’où, elle a pensé qu’il ne lui appartenait pas de se fendre d’un bilan somme toute provisoire du colloque. Le rapport de ce colloque ouvre plutôt des voies d’explorations pratiques qui prolongeront les réflexions exposées, a-t-elle estimé.

Le choix du thème, a-t-elle poursuivi, n’obéissait pas aux sirènes des cliquetis de mots. Parler de la vie et de l’existence consistait à poser radicalement la question de l’être-au-monde forgé et codifié à partir d’une vision nourrie de mythes, de sagesse traditionnelle ainsi que de conditionnalités de se choisir et de se définir. Ce sont là les caractéristiques générales que chaque peuple, chaque société explore selon les temps et les espaces. Elle a adressé ses félicitations à tous pour la bonne participation aux débats dignes de la fameuse disputatio que l’on trouvait déjà chez les Anciens.  

De même qu’elle a remercié les plus hautes autorités du pays, en particulier le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, pour son soutien constant sans lequel ils n’auraient pas pu disposer de l’aide substantielle dont l’organisation de ce colloque avait besoin. Elle a, en outre, exprimé une infinie reconnaissance à tous les participants, venus des pays voisins ou de plus loin, avant de renouveler sa gratitude à tous les partenaires et sponsors.

« Les propos que je tiens ici sont des propos de circonstance. Ils célèbrent ce que furent ces deux journées d’échange et d’intelligence. Mais le colloque, à vrai dire, n’est pas terminé. Il reste le travail patient, ardu et silencieux de la publication des actes de nos assises. Cela devra se faire dans des délais raisonnables pour continuer à entendre en point d’orgue la polyphonie que nous ont inspirée la vie et l’existence dans le Royaume Kongo. Car le silence qui suit Mozart, c’est encore de la musique », a-t-elle conclu.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : une vue des officiels lors de la cérémonie de clôture

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