Insécurité à Beni : une marche de colère paralyse les activités

Mercredi 10 Octobre 2018 - 17:41

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Les forces de l’ordre ont dispersé à coups des gaz lacrymogènes une nouvelle manifestation d’élèves, ce 10 octobre, après celle de la veille, consécutive aux tueries des civils perpétrées ces derniers mois par les rebelles ougandais de l’ADF.

La situation est demeurée tendue dans la ville de Béni toute la journée du 9 octobre. Elle s’est poursuivie ce mercredi matin avec, en toile de fond, une marche improvisée initiée par les élèves, protestation l'insécurité généralisée qui gangrène, depuis quelques mois, leur cité. En effet, il ne fait plus bon vivre dans ce territoire du Nord-Kivu livré depuis quelques temps à la merci des présumés rebelles ougandais de l’ADF qui y sèment la désolation. Les attaques perpétrées par ces rebelles laissent toujours des traces. A chacune de leur incursion, c'est la désolation et la tristesse parmi les habitants qui procèdent au comptage macabre des victimes dont le nombre, à ce jour, est au-delà de l’imaginable. 

Le 9 octobre, les élèves de la commune de Rwenzori sont sortis des classes pour entamer une marche de colère censée partir de la mairie de Beni jusqu’au bureau de la Monusco. Arborant leur bleu et blanc, ils ont gagné les différentes artères de la ville, accompagnés par une foule immense des volontaires avec lesquels ils partageaient les mêmes convictions. Toutes les écoles de Béni ou presque se sont vidées, en un temps éclair, de leurs occupants qui ont investi la rue. Leur revendication s’articulait essentiellement autour de la restauration de la sécurité dans cette partie du pays afin de permettre une reprise normale des activités scolaires actuellement suspendues pour cause d’insécurité.

Plus les manifestants se rapprochaient du bureau de la Monusco, plus le cercle s’agrandissait avec l’entrée de nombreux intrus. Ce qui a donné lieu à des dérapages le long du boulevard, créant un embouteillage monstre et obligeant le commerce à fermer, par peur de pillage. C’est sur ces entrefaites que les éléments de la police, appuyés par ceux de l’armée, vont lancer des gaz lacrymogènes, espérant dissuader les manifestants à rebrousser chemin en les dispersant. C’est la deuxième manifestation consécutive d’élèves contre les tueries  des civils dans la ville. Très tenace et téméraire, la population a dû tenir tête pendant de longues heures aux éléments de la police, leur jetant des pierres et détruisant tout ce qui était à leur passage.

      

Alain Diasso

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