Affaire Me Moungallet-Fécoka-Ama : la fédération engage un bras de fer avec la juridiction du sport

Mercredi 7 Novembre 2018 - 17:00

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La Fédération congolaise de karaté et arts martiaux affinitaires (Fécoka-Ama) a balayé d’un revers de main la décision de la Chambre de conciliation et d’arbitrage  du sport (Ccas) rétablissant,  le 26 octobre dernier,  Me Ernest  Guy Moungallet  dans ses droits.  

Le président de la Fécoka-Ama, Dominique Ondzé, a, au lendemain du procès, pris une décision  contraire à celle de la Ccas.  Il a confirmé les sanctions prononcées contre cet ancien entraîneur national sélectionneur.

« Pour fautes graves : atteinte à l’honneur, à l’éthique du karaté congolais et non respect des textes organiques de la fédération, M. Ernest Guy Moungallet est exclu de toutes les activités de karaté au Congo pour avoir occasionné la fuite de trois  karatékas lors de la mission en Autriche. De ce fait, il perd tout titre délivré par la Fécoka-Ama. M.  Ernest Guy Moungallet est rétrogradé ceinture blanche », a-t-il confirmé dans une décision signée le 27 octobre.

 L’ancien entraîneur sélectionneur des Diables rouges avait saisi la Ccas pour contester la décision de la Fécoka-Ama qui le rétrogradait du huitième au cinquième dan. Il avait aussi perdu tous titres reçus en tant que karatéka. Le 26 octobre, la juridiction du sport au Congo  avait  donné raison à  Me Ernest Guy Moungallet  sur toute la ligne. Elle a annulé toutes les sanctions prononcées contre lui, exigeant que l’intéressé soit rétabli dans ses droits. Elle a, en outre, demandé à la Fécoka-Ama de lui verser la somme d’un million de francs CFA au titre de dommages et intérêts.

« La Chambre, après en avoir délibéré conformément à la loi, statuant publiquement, contradictoirement en matière d’arbitrage sportif et en premier ressort en la forme, déclare recevable la requête introduite par Me Guy Ernest Moungallet. Au fond, elle annule toutes les sanctions prononcées contre lui par la Fécoka-Ama, dit que l’intéressé recouvre tous ses droits qu’il détenait au sein de cette fédération avant lesdites sanctions. Reçoit, en outre, sa demande en paiement des dommages et intérêts. Elle condamne la Fécoka-Ama à lui payer la somme d’un million de francs CFA à titre de dommages et intérêts. Elle déboute Ernest Guy Moungallet de surplus de sa demande. Elle dépend à la charge de la Fécoka-Ama », a tranché la justice.

L’avocat de Me Moungallet avait démontré  devant les arbitres que son client ne détenait ni les passeports des athlètes ni les téléphones de ceux–ci. Cette charge a été respectivement confiée au trésorier général et au kinésithérapeute. Malheureusement, aucun d’eux n’est sanctionné, pire encore le chef de la délégation.

 « Nous avons apporté les preuves suffisantes qui ont permis à la justice d’annuler cette décision arbitraire prise à mon encontre.  J’ai aussi le sentiment de tristesse et de désolation, parce que nous constatons qu’un groupe de maîtres se regroupe autour du bureau exécutif pour prononcer des sanctions du genre à exclure  d’autres maîtres de la Fécoka-Ama pour satisfaire leur intérêt personnel et égoïste », avait déclaré Me Moungallet .  Il avait ensuite ajouté: «  Le karaté pour nous c’est toute une vie. Il circule dans notre corps comme le sang qui coule dans les veines. Personne ne peut accepter qu’on arrête la circulation du sang dans ses veines ».

L’affaire Me Moungallet-Fécoka-Ama prend déjà l’allure d’un feuilleton à rebondissements.

 

  

 

 

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Me Ernest Guy Moungallet /Adiac

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