Accord de Genève : Félix Tshisekedi sommé de retirer sa signature

Lundi 12 Novembre 2018 - 17:04

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Par la voix du secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean Marc Kabund, la base de la première force politique de l’opposition accorde à son président quarante-huit heures pour renoncer à l’accord conclu dans la capitale Suisse, consacrant Martin Fayulu candidat commun de l’opposition.

La tension était perceptible le 12 novembre à Kinshasa, au siège de l’UDPS, à Limete, où a été convoquée une réunion d’urgence des responsables du parti. Au menu, la désignation, la veille, de Martin Fayulu comme candidat commun de l'opposition à l'issue d'une réunion de trois jours à Genève, sous la médiation de la Fondation Kofi-Annan. Ici, cadres et militants disent non au plébiscite du leader de l'Ecidé qui, dit-on, n’a pas le profil requis pour porter haut l’étendard de l’opposition lors de la présidentielle de décembre.

Pour la principale force politique de l’opposition, il n’est pas question de s’aligner derrière une quelconque candidature. Bien au contraire, c’est autour du candidat de l’UDPS que toute l’opposition devrait se cristalliser et mutualiser ses forces en prévision d’une victoire électorale. « Félix Tshisekedi ou rien », tel semble être le credo de ce parti qui a toujours refusé de jouer les seconds rôles au sein de l'opposition, en évoquant ses quarante ans de lutte pour l’instauration de la démocratie en République démocratique du CongO. Le parti de feu Etienne Tshisekedi est en attente d’être récompensé pour cet investissement politique consenti sur fond de sacrifices et d’abnégation dans le combat.

Ceci est l’une des raisons pour laquelle l’UDPS rejette la désignation de Martin Fayulu, considéré comme un menu fretin. « Notre machine politique a fait quarante ans de lutte. Beaucoup sont morts, nous ne pouvons pas accepter la blague de Genève », a tempêté le secrétaire général, Jean Marc Kabund, devant une foule de militants à qui il faisait le rapport de la réunion. « Nous donnons à notre président quarante-huit heures pour retirer sa signature. Qu'il rentre vite au pays pour sa campagne. Nous ne voulons pas de boycott. Nous irons aux élections avec ou sans machine à voter », a-t-il ajouté sous un flot d’applaudissements. En clair, la base de l’UDPS n’adhère pas à l’offre politique qui lui est faite par son président, lui demandant de soutenir la candidature de Martin Fayulu.  

Depuis Genève où il se trouve, Félix Tshisekedi a invité ses partisans à accepter le choix de Martin Fayulu et s’est dit même prêt à se retirer au profit de ce dernier. « Je suis démocrate avant tout, je m’incline. Je sais que ça va être très dur pour la base de l’UDPS mais nous avons accepté ce jeu de la désignation du candidat commun, nous devons le jouer jusqu’au bout », avait-il confié. Et d’ajouter : « C’est important que l’opposition ait un candidat commun. C’était la meilleure chose à faire. Maintenant, nous l’avons faite, nous espérons que ces élections auront lieu et que nous réussirons à les gagner »

Réussira-t-il à convaincre sa base sur la carte Fayulu qui, visiblement, a du mal à passer dans un parti où l’extrémisme sur fond d’intolérance politique est en train de prendre de plus en plus racine ? Dossier à suivre.                            

   

 

 

Alain Diasso

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