Droits de l’enfant : la 80e session du comité insiste sur l'effectivité de l'Agenda 2030

Mardi 15 Janvier 2019 - 13:33

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La Haut-commissaire aux droits humains, Michelle Bachelet, a regretté que tous les États parties ne garantissent pas, autant qu’il le faudrait, la survie et le développement des enfants, malgré les progrès enregistrés au cours de ces vingt dernières années.

« Il y a trois ans, les États du monde ont promis un avenir bien meilleur pour leurs enfants. Mais nous ne sommes pas encore sur la bonne voie pour atteindre les aspects essentiels de l’Agenda 2030. Dans pratiquement tous les pays, les opinions des enfants ne sont pas prises en compte ou ignorées, les mineurs étant toujours considérés comme "bénéficiaires passifs de soins" », a déclaré, le 14 janvier à Genève à l’ouverture de la 80e session du Comité des droits de l’enfant, la cheffe des droits de l’homme de l’ONU avant d’appeler à donner la parole aux enfants.

Depuis 2000, a affirmé Michelle Bachelet, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans le monde a presque été réduit de moitié, passant de soixante dix-huit décès pour mille en 2000 à quarante-et-un décès en 2016. Cela représente environ cinquante millions d’enfants. Mais, a-t-elle nuancé, selon le Fonds des Nations inies pour l’enfance (Unicef), plus de soixante pays n’atteindront pas la cible fixée par les Objectifs de développement durable en matière de mortalité néonatale, et soixante millions d’enfants de moins de 5 ans risquent de mourir, d’ici à 2030, du fait de maladies évitables.

Selon l’ancienne présidente chilienne, le retard de croissance ou la malnutrition chronique toucherait cent cinquante-cinq millions d’enfants. « Malheureusement, l’Unicef indique que seuls 13% des pays sont en voie d’atteindre leur objectif », a-t-elle fait valoir.

Des menaces persistent

La vulnérabilité des enfants à la traite, à l’esclavage, au travail forcé et le fait que des millions de filles deviennent mères figurent au nombre des problèmes qui persistent. A cela s’ajoutent les répercussions des conflits sur les enfants.

En outre, des millions d’enfants sont traumatisés et blessés par les conflits armés. Il est toutefois impossible d’estimer avec précision le nombre de garçons et de filles qui sont recrutés de force par des groupes armés en tant que combattants ou, en réalité, en tant qu’esclaves. « Rien qu’en 2016, les observateurs des Nations unies ont vérifié plus de vingt mille victimes mais, leur nombre est nettement plus élevé », a insisté Michelle Bachelet. Selon elle, ces « chiffres sont une calamité » et «chacun d’eux représente le sort précieux d’un individu, dont les espoirs et les rêves sont anéantis ».

Donner la voix aux enfants

De cette tribune, Michelle Bachelet a plaidé en faveur de la non-discrimination, de l’intérêt supérieur de l’enfant, du droit à la vie et du droit d’être entendu. La cheffe des droits de l’homme de l’ONU a enfin relevé que de nombreux jeunes sont pleins d’idées, d’innovations et de solutions aux problèmes du monde, notamment le changement climatique. Elle a insisté sur l’importance d’aider les enfants à s’autonomiser et de respecter leurs droits et leur dignité.

Les travaux de la 80e session du Comité des droits de l’enfant se tiendront au Palais Wilson à Genève jusqu’au 1er février. Les experts indépendants onusiens examineront les rapports de six pays : Bahreïn, Belgique, Guinée, Italie, Japon et Syrie.

Josiane Mambou Loukoula

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