Résultats provisoires de la présidentielle : la Céni contredite par le GEC et les médias étrangers

Jeudi 17 Janvier 2019 - 17:28

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D’après les investigations menées par Financial Times, RFI et TV5 Monde en synergie avec le Groupe d’études sur le Congo (GEC), Martin Fayulu aurait remporté la présidentielle du 30 décembre 2018.  Un nouveau rebondissement qui n’effraie pas le camp de Félix Tshisekedi qui le met dans le panier de la spéculation.

Alors que la Cour constitutionnelle examine le recours introduit par Martin Fayulu en contestation des résultats de la présidentielle du 30 décembre 2018 tels que publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) donnant Félix Tshisekedi vainqueur avec 38%, deux fuites exceptionnelles des documents viennent, comme qui dirait, de jeter le pavé dans la mare. Il s’agit des résultats des investigations menées par un groupe des médias étrangers dont le Financial times, TV5 Monde et Radio France internationale (RFI) en collaboration avec le GEC, un institut de recherche de l’Université de New York.

Il ressort du rapport de ces recherches que Félix Tshisekedi aurait usurpé la victoire électorale à Martin Fayulu qui, d’après ces documents, serait le vrai gagnant de la présidentielle du 30 décembre. Selon ces sources, 87% des suffrages auraient été exprimés en faveur du candidat de la coalition Lamuka. Telle serait la vraie mesure de la cote réalisée par Martin Fayulu, à en croire le premier document qui cite une base des données attribuées à la Céni. L’autre document auquel le groupe des médias précités fait état est celui produit par la Conférence épiscopale nationale du Cingo  et porte sur 42,92 des voix.

Les deux documents, avec les révélations qu’ils apportent, ont jeté l’émoi dans la classe politique et semé la confusion dans les esprits quant à la personne qui a réellement remporté la présidentielle du 30 décembre. A l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), comme toujours, la sérénité reste toujours de mise avec, à la clé, le doute émis sur les données fournies par ces médias. « Quand on fait une analyse statistique, il faut mettre les data sources à la disposition d’autres personnes pour qu’ensemble, on conforte cette vérité », a déclaré Thoto Mabiku, un des conseillers de Félix Tshisekedi cité par RFI. Et d’ajouter : « L’analyse statistique consiste à des faits clairement prouvés scientifiquement qui sont d’abord la fiabilité des data sources, ce qui n’est pas clair maintenant parce que vous dites que c’est attribué à la Céni ». Autrement dit, l’UDPS récuse l’authenticité des données ainsi fournies; lesquelles n’ont pas été mises sur la place publique. Pour Thoto Mabiku, ceci n’est que de la pure spéculation avec, en toile de fond, la difficulté de confronter les données publiées avec la vérité.

Même type de réaction du côté du Front commun pour le Congo qui conteste, tout aussi, la validité de ces documents. « C’est un acharnement sur le processus électoral d’un pays post-conflit pour des raisons que nous ne comprenons pas », a réagi Barnabé Kikaya Bin Karubi, le conseiller diplomatique de Joseph Kabila. Pour cet officiel, la République démocratique du Congo est bien sur la voie démocratique qu’elle s’est tracée et est en train de se reconstituer pour être le levier de la démocratie en Afrique centrale. « Nous attendons que la Cour constitutionnelle fasse son travail et nous dise de quoi il est question. Et le Congo va avancer », a-t-il ajouté. 

Alain Diasso

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