Opinion

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Panama

Mercredi 30 Janvier 2019 - 10:50

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Même si le pape François a précisé aux journalistes qui l'accompagnaient dans l'avion le ramenant de Panama à Rome, dans la nuit de dimanche à lundi, que la question du mariage des prêtres ne se pose pas à l'Eglise catholique, il est évident qu'elle est bien sur la table des problèmes qu'il lui faut résoudre. La preuve en est qu'il l'avait lui-même évoquée publiquement, lors des Journées mondiales de la jeunesse qui se sont déroulées la semaine dernière dans ce petit pays de l'Amérique centrale.

Issu du grand Sud, de l'Amérique latine plus précisément, le souverain pontife sait mieux que quiconque qu'il se trouve confronté, comme ses prédécesseurs, à trois problèmes que l'Eglise ne peut ignorer sans courir le risque de voir son influence planétaire se réduire de façon drastique dans les décennies à venir :  le premier est celui de la pédophilie qui a été longtemps sous-estimée par les autorités religieuses, mais qui apparaît désormais en pleine lumière et qui entache l'image du clergé même si elle reste exceptionnelle ; le deuxième est la diminution des vocations dans les pays du Nord qui, jusqu'à présent, régissaient la gouvernance interne de l'Eglise et qui perdent lentement mais sûrement leur influence ; le troisième est le rôle que les femmes peuvent et doivent jouer dans cette même gouvernance alors que l'égalité entre les sexes s'impose sur les cinq continents comme une exigence des temps modernes.

Le pape François sait qu'il ne pourra pas rester inactif et silencieux sur ces sujets dans les mois à venir et qu'il va donc se trouver confronté à l'hostilité d'une partie majoritaire de la Curie romaine qui ne veut pas voir remis en question les fondements d'une religion qui compte plus de deux mille ans d'âge. Mais il a aussi conscience que l'évolution des sociétés humaines sur les cinq continents génère des aspirations individuelles et collectives que l'Eglise ne peut plus ignorer et que, de ce fait, pèse sur lui une responsabilité qu’aucun de ses prédécesseurs n’a été contraint d’assumer.

Dans ce contexte plus que délicat, la question que se posent les observateurs de la Cité du Vatican est la suivante: le pape François aura-t-il la force de réformer l'Eglise, ou bien sera-t-il contraint, comme l'a fait son prédécesseur Benoît XVI, de se retirer avant d'avoir accompli la mission qu'il s'est assignée ?  

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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