Restaurants de fortune à Brazzaville : ventre affamé n'a point d'oreilles

Jeudi 14 Février 2019 - 20:44

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Dans les quartiers, aux abords et à l'intérieur des marchés, les restaurants de fortune sont omniprésents dans la capitale.  Ces espaces communément appelées « malewa » attirent de nombreuses personnes au péril de leur santé.

« Je suis un sans-emploi, je ne gagne pas plus de 3000 francs par jour. Ici, un plat ne coûte pas plus de 1000 francs. C’est pourquoi je préfère manger dans un malewa car, s’il fallait manger un plat dans un restaurant moderne, cela me coûterait trop cher », nous a confié Jean-Pierre Itoua, un client rencontré dans un restaurant de fortune à Ouenzé.

Le menu à base de produits congélés importés (cuisse de poulet, viande de bœuf ou de mouton, poisson, queue de porc) et les prix proposés pour un plat font le succès de ces restaurants. Avec 250, 500 ou 1000 francs CFA, un client peut s'offir un mets selon la quantité ou la qualité de la nourriture voulue. Cette politique de petits prix a conduit certaines personnes à changer leurs habitudes alimentaires. Le matin, par exemple, beaucoup préfèrent manger du coupe-coupe au lieu de prendre un petit déjeuner. Dans ces restaurants, on y trouve toutes catégories socio-professionnelles : travailleurs du secteur informel, retraités, chômeurs, sans-emplois, élèves, étudiants, jeunes et adultes. En ce qui concerne le genre, les hommes sont de loin d’être les seuls clients dans ces restaurants.

À quoi s'exposent les clients ?

Dans la plupart des restaurants de fortune, les plats sont servis dans des assiettes en plastique ou en aluminium lavées à la va-vite. Il n’est pas rare de voir les tenanciers de ces lieux servir des plats cuisinés la veille ou conservés pendant des jours puis remis au feu pour être à nouveau consommés. « Nous mangeons ici, tout en étant conscients que nous sommes  exposés à des maladies des mains sales telles que le choléra, la fièvre typhoïde, la diarrhée et bien d’autres. Mais que faire ? Avec  nos faibles revenus, nous sommes obligés de nous mettre quelque chose sous la dent en des pareils endroits», raconte Serge Banzouzi rencontré à Bacongo.

Les conditions d’hygiène sont très déplorables dans ces restaurants. Des rideaux noircis, la fumée mêlée aux odeurs et à la chaleur des foyers peuvent provoquer des crises respiratoires chez certains. En dépit de ces conditions, les clients ne désemplissent pas les lieux.

La règlementation du secteur sauvera des vies

Quelles que soient les opinions contradictoires des personnes qui fréquentent ces lieux, il n’en demeure pas moins vrai que les faibles précautions d’hygiène exposent les clients à des maladies. Cependant, les services habilités qui perçoivent des taxes auprès de ces restaurateurs devraient les encadrer pour que cette activité soit  réglementée et respecte les règles d’hygiène.

 

Cisse Dimi

Légendes et crédits photo : 

Cuisine d'un restaurant de fortune de la place

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