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La Likouala tient son 8 mars

Vendredi 8 Mars 2019 - 15:45

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Comme elles savent s'en rendre maîtresses aux quatre coins du pays, les Congolaises ont, le 8 mars à Impfondo, chef-lieu du département de la Likouala, dans le nord Congo, donné le meilleur d’elles-mêmes à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme. Le temps des festivités, sans doute se sont-elles souvenues, à l’unisson avec les autres forces vives de cette partie du Congo, qu’il y a quatorze ans, la République s’était déplacée en ces lieux pour fêter les quarante-cinq ans de l’indépendance nationale couplés à la rotation de la municipalisation accélérée. Avec plus ou moins de bonheur !

Ce genre de manifestations rappelle combien il est utile, indispensable pour les pouvoirs publics de maintenir le colloque avec l’intérieur du pays pour mieux s’imprégner des réalités auxquelles la population est confrontée. Il est aussi vrai que pour plusieurs raisons, les Congolais ne connaissent pas vraiment leur pays. Il n’y en a pas si nombreux qui, bénéficiant de congés, attachés à faire fructifier leurs business, expérimentent des voyages de découverte loin de là où ils ont leurs habitudes.  

Cela a été dit et répété, pourtant, que le Congo recèle d’énormes potentialités, que l’eau, le soleil, la forêt sont des richesses à partir desquelles, s’ils y mettent un peu de leur énergie, y consacrent un peu de leur temps, rejettent la fatalité et s’arment de courage, jeunes et vieux peuvent développer des activités créatrices de revenu et d’emploi. Ils s’approprieraient des secteurs entiers en attente de défricheurs déterminés, en particulier l’agriculture et l’élevage demeurés pratiquement les parents pauvres de nobles ambitions.

Le fait qu’en dépit de la crise économique et financière Pointe-Noire, à l’extrême sud du pays, rallie par route Ouesso, à son extrême nord, ne peut pas ne pas être une opportunité d’affaires pour des gens ambitieux. Bien évidemment qu’il faudrait pour cela un accompagnement digne de ce nom de la part de l’Etat, régulateur du climat des affaires, mais aussi du secteur privé, en particulier le secteur bancaire capable de prêter de l’argent à ceux qui en ont besoin moyennant la présentation de projets bancables bien ficelés.

Ce détour par-delà la fête des droits des femmes célébrée dans la Likouala pour battre le rappel de tous ceux et toutes celles qui peuvent porter au-devant de la scène nationale des débats autres que ceux qui ont pour objet de nous cloisonner de plus en plus, de nous isoler les uns des autres, de continuer à nous maintenir dans un état de perpétuelles récriminations.

Aurons-nous seulement la volonté de réorienter notre discours en faveur de l’unité nationale, de l’unité et de la cohésion sociale ? Les femmes, dans leur rôle indéboulonnable de mères, pourraient-elles nous aider à mieux nous regarder en face ? Il serait important qu’elles y pensent, mais pas seulement, qu’elles s’y engagent.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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