Gouvernement : la ministre intérimaire des Sports démissionne

Lundi 22 Avril 2019 - 16:55

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A la base de la décision d'Astrid Madiya, son interpellation par le chef de l’exécutif national, Bruno Tshibala, pour indiscipline et non respect des instructions relatives au régime d'intérim.

Après avoir géré pendant près de deux mois, à titre intérimaire, le ministère des Sports et loisirs, Astrid Madiya, par ailleurs ministre de la culture et des arts, a préféré rendre le tablier. Elle se dit frustrée par la gestion peu orthodoxe qui caractérise ce cabinet, livré aux caprices des personnes sans foi ni loi. Dans sa lettre de démission adressée le week-end  dernier au Premier ministre, elle fait part de son dépit et de son indignation face au « comportement irrévérencieux » des collaborateurs trouvés sur place qui ne lui ont pas facilité la tâche.

Dans son souci de rétablir l’ordre au sein du cabinet qui lui a été attribué en remplacement de son prédécesseur, Papy Niango, qui a préféré siéger à l'Assemblée nationale, la ministre de la Culture et des arts (toujours en fonction) s’est crue en droit de poser des actes de gestion au ministère des Sports, dans le sens de rétablir l’ordre et la discipline. D’où les mesures disciplinaires prises à l’encontre des collaborateurs véreux qu’elle a suspendus pour raisons d’insubordination, d’absentéisme, de détournements des deniers publics, de cumul de fonctions, etc.

Ce qui n’était pas du goût du Premier ministre, Bruno Tshibala. Le chef du gouvernement a vite réagi en interpellant la ministre qui, d’après lui, n'a pas respecté le régime d’intérim qui lui interdit, entre autres, de fusionner les administrations des cabinets dont elle est titulaire et celles qui lui sont confiées à titre intérimaire, de nommer de nouveaux membres des cabinet et de prendre des actes de disposition pendant cette période des affaires courantes. Pour Astrid Madiya, le Premier ministre tend à l’humilier vis-à-vis des collaborateurs irrévérencieux qu’elle a sanctionnés en lui demandant de rapporter, toutes affaires cessantes, les actes qu’elle a posés dont celui portant leur révocation.

Dans la même lettre de démission, la ministre des Sports par intérim décrit la gestion scrabbleuse à ce ministère qui, jusqu’à ce jour, n’a jamais fait l’objet d’un contrôle de routine de la part du secrétariat général du gouvernement. De la sorte, lui demander un rapport lui paraît insolite. De l’intrusion des personnes extérieures non identifiées dans le cadre organique régissant le fonctionnement des cabinets ministériels aux détournements des frais de fonctionnement destinés au ministère des Sports, sans parler de la main basse faite sur les huit cent quatre-vingt six mille dollars américains d’Orange versés au Stade des martyrs et autres dérapages, c’en était trop pour Astrid Madiya qui a préféré se retirer. « Aucune fusion n’a été faite entre le ministère de la Culture et des arts et celui des Sports et loisirs, un cumul des fonctions a été observé dans le chef du directeur de cabinet adjoint qui assume aussi les fonctions de l’administrateur gestionnaire du Stade de martyrs. Rappelé au cabinet, l’intéressé ne s’est jamais présenté à son poste », s’est-elle expliquée.   

Bien qu'ayant démissionné du ministère des Sports et loisirs, Astrid Madiya conserve toutefois son portefeuille de la Culture et des arts dont elle demeure titulaire à part entière.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Astrid Madiya

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