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GRK

Samedi 11 Mai 2019 - 15:00

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Son parcours professionnel ? Emaillé de soubresauts multiples et cela est assez vieux pour y revenir, même si, tout bien considéré, notre passé peut toujours nous poursuivre. Son parcours politique ? Tout aussi jalonné de nombreuses péripéties, les plus concluantes étant un peu rares: il s’appelle GRK.

Mettons que nous parlons de Guy Romain Kinfoussia, le président de l’Union pour la démocratie et la république, parti dont les initiales, pour être complètes, doivent être allongées du nom d’une machine qui éclaire la route, la lampe. Disons l’UDR-Mwinda.

Dans un imprimé qu’il vient de mettre à la disposition du grand public sous la signature justement GRK, et dont il garde jalousement les droits de propriété (ne pas reproduire totalement ou partiellement sans son accord), il aborde la question du dialogue sur laquelle la classe politique échange par déclarations successives depuis un moment. Son approche, écrit-il, est celle de la démocratie participative en vue d’un dialogue « de bonne intelligence », par un gouvernement de « bonne intelligence ».

Contrairement à ce qu'on pouvait l'entendre dire il y a quelques mois en arrière, dans le cadre de ce que l’on désigne au Congo l’opposition radicale, GRK est presque né de nouveau. Il reconnaît dorénavant la légitimité des institutions en place, puisque l’une de ses principales suggestions pour le succès des retrouvailles envisagées est que le Conseil national du dialogue œuvre en harmonie avec le Premier ministre, chef du gouvernement, et le président de la République, chef de l’Etat.

Qu’il m’autorise une courte citation de son texte dans sa partie qui me paraît être la plus expressive. Evoquant, en effet, un dialogue auquel seraient conviés tous les Congolais sans distinction, il conclut : « Sa durée estimée à cinq mois pour couvrir deux phases successives, en priorité l’amélioration des conditions de vie et du pouvoir d’achat des Congolais suivie de la mise en œuvre d’une bonne gouvernance pour préparer l’avenir de manière apaisée ».

Avenir apaisé ? C’est bien ce dont les Congolais ont depuis toujours besoin pour bâtir leur nation. Mais tous savent aussi que pour en consolider les fondations, les entrepreneurs politiques doivent s’y engager à fond et, en toutes circonstances, privilégier la concertation et la pondération, qui ne signifient nullement se lasser de débattre avec franchise et sérieux des questions d’intérêt national. Malheureusement, ces postulats ont souvent été mystifiés, surtout quand les uns et les autres se laissent gagner par la rancœur et la récrimination.

Héritier d’un instrument de combat dont le fondateur, André Milongo, avait réussi à hisser au rang des formations politiques respectables de l'échiquier congolais ( "Ya Milos" est sorti quatrième lors de l’élection présidentielle de 1992 même si son parti n’avait obtenu que deux sièges de députés à l’Assemblée nationale), GRK a eu maille à partir avec le fils Stéphane Milongo qui en réclamait la succession. Puis assisté à l’érosion de son parti consécutive au départ de plusieurs cadres.

Enfin de compte, l’UDR-Mwinda peut profiter de son historicité pour rebondir. A condition de ne pas varier sur ses engagements, sur ses nouveaux engagements. C’est à ce titre qu’il pourrait espérer reconquérir les voix qui lui font défaut depuis un peu longtemps. 

Gankama N'Siah

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