Le Petit Larousse illustré 2020 : ces mots et expressions qui se sont ajoutés

Jeudi 16 Mai 2019 - 20:37

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Après avoir inspecté quelques milliers de nouveaux mots en vogue, les équipes rédactionnelles de la prochaine édition du célèbre dictionnaire ont planché sur près de cent-cinquante nouveaux mots et cent nouvelles expressions. Il sera en librairie dès la semaine prochaine, en France.

Un nouveau mot, comme l’a souligné le linguiste Bernard Cerquiglini, conseiller scientifique chez Larousse, c’est un mot dont on juge qu'il est dans l'usage oral et écrit, qui n'est pas un effet de mode et qui vivra dans le temps et dans l’espace.  

Alors qu’en 1871, son ancêtre en comptait trente-cinq mille mots, le millésime 2020 du Petit Larousse en comptera au total plus de soixante-trois mille.

Du côté des noms propres (environ vingt-huit milles noms et lieux), Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe de France championne du monde de football 2018, fait son entrée tout comme la comédienne belge, Cécile de France, le chanteur Étienne Daho, le cuisinier Marc Veyrat ou encore la prix Nobel de la paix, l' Irakienne Nadia Murad.

Des mots d’origine africaine…

Les mots comme « taxieur », « alphabète » ou « boucantier » viennent de rejoindre Le Petit Larousse illustré. Le taxieur provient d’Algérie et signifie comme, on s’en doute, chauffeur de taxi, tandis que le mot alphabète, né au Burundi, traduit simplement celui ou celle qui sait lire et écrire.

Boucantier, quant à lui, est un mot qui tire son origine en Côte d’Ivoire comme pour décrire une personne qui aime afficher son aisance matérielle ou son mode de vie luxueux, un peu comme les sapeurs. Il tire son explication et sa valeur dans le style extravagant et public des stars du coupé-décalé au début des années 2000.

Ces nouveaux mots montrent combien aujourd’hui, le français s’est mondialisé. On le parle à Paris, au Québec, mais aussi à Dakar, Bujumbura ou Brazzaville. « Pas question donc pour les lexicologues d’inventer quoi que ce soit. Ils sont là pour être à l’écoute de la rumeur du monde francophone et espionner ce qui se dit dans les conversations », a déclaré Bernard Cerquiglini, lors d’une communication publique.

La belle part aux différents secteurs de la vie

Parmi les nouveaux mots du Petit Larousse 2020, on trouve notamment « dédiésélisation » (ensemble des actions visant à réduire la proportion de véhicules à moteur diesel), « bioplastique » (plastique biodégradable) ou « zone morte » (lieu souffrant d'un appauvrissement en oxygène entraînant l'asphyxie d’un milieu).

Les enjeux environnementaux ne sont pas les seuls à enrichir le lexique francophone. Le dictionnaire est aussi le miroir des transformations sociétales avec l'entrée des termes comme « adulescence » qui signifie phénomène générationnel où de jeunes adultes continuent d'avoir un comportement d'adolescents ou « antispécisme » traduisant un refus de hiérarchie entre les espèces animales.

Le monde économique a notamment fourni cette année les mots, « ubériser » qui se définit comme le fait de rendre obsolète un modèle économique existant ou cryptomonnaie, signifiant moyen de paiement virtuel, utilisable essentiellement sur internet. Il a aussi donné un nouveau sens à « licorne » qui désignera désormais toute start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars.

D’autres noms communs tels que sentience, smicardisation, slasheur, bore-out, bigorexie, darknet, fachosphère, locavorisme, survivalisme, dagobert, apatridie… ne sont pas en reste et se feront une place littéraire au sein du nouvel opus du Petit Larousse illustré.

Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Le Petit Larousse illustré 2020

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