Intérim à la présidence de l’UDPS : Jean-Marc Kabund entre soutiens et contestations

Jeudi 16 Mai 2019 - 19:32

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Deux camps s’opposent actuellement au sein du parti autour de l’intérim que le président Félix Tshisekedi avait accordé à son ancien secrétaire général. Entre vieille jurisprudence et non-conformité aux statuts, les arguments ne manquent pas pour appuyer ou non le choix controversé de Jean Marc Kabund.

L’intérim que continue d’assumer Jean-Marc Kabund, nonobstant ses nouvelles fonctions de premier vice-président de l’Assemblée nationale, soulève des vagues au siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Chose que refusent d’admettre certains cadres du parti qui jugent l’intérim de Kabund non conforme aux statuts du parti, quand bien même il est le fait du président de la République, Félix Tshisekedi, qui a décidé d’autorité de nommer à ce poste celui qui était jusque-là secrétaire général de l’UDPS.

Ecartelée entre les pro et les anti Kabund, chacun y allant de son argument pour soutenir ou couler l’intéressé, l’UDPS aura vu ses membres s’entredéchirer au point de transformer la résidence du défunt Etienne Tshisekedi en un lieu de règlement de comptes. La bataille rangée ayant mis aux prises ces deux groupes antagonistes, le 8 mai, est symptomatique du climat malsain qui prévaut à la direction de l’UDPS où l’on ne semble plus parler le même langage. Ce jour-là, Victor Wakwenda et Jacquemin Shabani, respectivement président de la convention du parti et patron de la commission électorale permanente du parti, ont fait irruption au siège, accompagnés d’une foule de militants hystériques. La motivation était simple : procéder à l'installation du directoire censé prendre la présidence du parti à la suite de l’indisponibilité de Félix Tshisekedi, pris par ses fonctions de président de la République.

Le tandem Victor Wakwenda-Jacquemin Shabani pensait être en phase avec les statuts régissant le fonctionnement du parti, précisément en son article 26. Celui-ci stipule : « En cas de décès , de démission, d’empêchement définitif, expiration de mandat ou interdiction d’exercer du président du parti, un directoire composé du président en exercice de la Convention démocratique du parti, du secrétaire général du parti et du président de la Commission électorale permanente, assume son intérim pour un délai ne dépassant pas trente jours au cours duquel il est tenu de convoquer une session extraordinaire du congrès. Les décisions pendant l’intérim doivent être prises par consensus ».

Selon ce groupe, Jean Marc Kabund n’est pas à sa place en tant que président intérimaire parce que sa nomination n’est pas conforme aux statuts du parti. Ce que rejettent les pro Kabund qui recourent à une jurisprudence née à l’époque où le parti avait laissé l’intérim de la présidence être assurée, pendant trois ans durant, par le secrétaire général en l’absence d’Etienne Tshisekedi en soins médicaux en Europe. Il n’était pas question d’un quelconque directoire ! Les deux groupes campant, chacun, sur sa position, il devient quasi impossible de rallier les points de vue. Toute conciliation entre les deux camps paraît de plus en plus hypothétique. Surtout qu’ils ont administré la preuve de leur degré d’antagonisme, le 8 mai, lorsqu’ils se sont affrontés au siège du parti, usant des projectiles et autres armes blanches, faisant quelques blessés.

Ce qui a suscité le courroux des fondateurs, co-fondateurs et pionniers de l’UDPS. « La résidence de feu Étienne Tshisekedi demeure le symbole de notre lutte, le temple mythique de la démocratie et lieu sacré de notre résistance politique. Le drame observé le 8 mai constitue un véritable crime de lèse-majesté, en même temps qu’un acte de haute trahison vis-à-vis de toutes les victimes et de tous les martyrs de la démocratie pour la libération du peuple congolais », a déclaré  Paul Kapita qui s'exprimait au nom du collectif.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean Marc Kabund

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