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Le festival Ada Asafotufiam

Lundi 17 Juin 2019 - 11:56

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Le festival Asafotufiam, grand moment de rassemblement, est célébré par les chefs et les peuples d’Ada à Dangbe, à l'est de la région du Grand Accra, au Ghana.  Cet événement est célébré chaque année dans la première semaine d'août, en souvenir des succès des guerres pour les colonies de peuplement menées et remportées par les ancêtres de cette région, d'où son nom « Asafotufiami ».

Une danse locale appelée Kpatsa y est exécutée pour divertir le chef et la population et ce festival constitue ainsi un riche patrimoine culturel.

Sa commémoration a été longtemps interrompue pendant plusieurs années malgré sa noble ambition d’encourager et de permettre aux Ghanéens des contrées environnantes de revenir pour aider les anciens dans le développement de l’État Ada, en particulier dans les villes et les villages.

Il demeure ainsi l'un des plus grands événements de la région célébrant les anciennes guerres et peut se targuer d’attirer une foule nombreuse à Ada.

Historiquement, l'Asafotufiami est le souvenir d'anciennes guerres avec des tribus voisines telles que les Ewes. C’est un grand retour prôné pour une meilleure mise à contribution de la diaspora Ada.

La célébration commence le jeudi de la première semaine d'août et se poursuit jusqu'à la semaine suivante. Les jeunes hommes sont initiés et instruits aux anciennes stratégies de guerre, le chef suprême d'Ada et les chefs des différents clans se rassemblent pour des processions, des discours, et les célébrations se poursuivent ainsi pendant toute la durée du festival.

Le premier dimanche, un office religieux se tient en plein air et les jours suivants, l’on festoie sur la plage, à travers des courses de bateaux, des excursions sur la rivière et des matches de football.

Dans l'ancien temps, l'État d'Ada comprenait, ainsi que dans le district actuel de Dangbe East, les États suivants, avec les chefs de division appuyant l'Ada Mantse en tant que chef suprême : Agave, Sokpoe, Tefle, Mapé, Mafi, Bakpa et Battor, depuis 1954, une dizaine de tribus ont des Wetsoyihi ou chefs de division qui ont pour fonction de soutenir le trône primordial d'Ada.

La fête commence avec le retour des Adas dans leurs maisons traditionnelles, ces derniers assistent à une cérémonie de nettoyage de la maison, une sorte de purification spirituelle ainsi qu’à un flot de libation dans les sanctuaires familiaux.

Dans le cadre du programme de célébration, sous l’ambiance des percussions, des membres des communautés sont rassemblés, aux fins d’installer des camps et selon une ancienne coutume, tous les jeunes hommes à l’âge de la puberté sont ensuite initiés à leur entreprise d’Asafo en apprenant à manipuler, à charger une arme à feu et à tirer de la même manière pour la première fois.

S’en suivent jeux de guerre ancienne, déploiements tactiques et logistiques jusqu'à ce que les camps rivaux défilent vers Big Ada, vêtus de leurs tenues militaires traditionnelles  de feuilles et de branches de palmier, signifiant des héros vainqueurs qui reviennent de la bataille, après avoir tiré des coups de cris et de guerre.

Les compagnies forment une lignée unique le long des rives du fleuve et tirent trois volées de mousquets dans le fleuve. Cette ablution cérémonielle de pieds trempés et lavés se pratique finalement pour bannir tout mal et inaugurer la bonne fortune dans les années à venir.

Tous les adhérents des sociétés Asafo suivent la coutume de la cérémonie du trempage des pieds et du lavage des mains et après la dispersion de cette procession, tout le monde se retire chez lui avec des chants de liesse qui se prolongent jusque tard dans la nuit.

 

 

Ferréol Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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