Économie : la RDC absente du groupe des nouveaux pays à revenu intermédiaire en Afrique

Samedi 15 Juin 2019 - 19:16

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Le pays ne fait pas partie des ceux qui ont profité du super-cycle des matières premières entre 2001 et 2011. Selon la Banque mondiale (BM), il est catalogué dans la catégorie « bas revenu » avec d’autres économies de la région comme le Mali, le Niger, l’Érythrée et Madagascar.

Au cours des années antérieures, plusieurs pays ont rejoint le groupe des économies de la région dites « à revenu intermédiaire ». Une étude de la BM en a même identifié une bonne trentaine. Leur point commun est la croissance rapide de leurs économies depuis 2003. Il s’agit, pour la plupart, des pays exportateurs des hydrocarbures ou des métaux à travers le monde. A en croire la BM, ceux-ci ont su profiter du super-cycle des matières premières.« Les cours de l’énergie et des métaux ont plus que tripler entre 2001 et 2011, tandis que le prix des produits agricoles ont augmenté de près de 150 % », relève l'enquête.

Dans ce regroupement des économies montantes de la région, l’on note une grande absente : la RDC. Même si le pays a enregistré des taux de croissance assez élevés jusqu’en 2015, suite au boom minier notamment, sa situation générale est tellement précaire que l’impact sur l’économie et le social était quasiment nul. En effet, l’étude de la BM positionne plutôt la République démocratique du Congo (RDC) dans la catégorie « à bas revenu ». Au total, vingt-six pays catalogués à bas revenu se retrouvent dans la partie subsaharienne. Avec le Mali, le Niger, l’Érythrée et le Madagascar, la RDC figure sur une liste peu prestigieuse des trente-quatre pays les plus pauvres de la planète. « Ils affichent un revenu annuel par habitant égal ou inférieur à 995 dollars américains, contre soixante-six pays en 2003 », renchérit la BM.

Toutefois, il faut signaler un vent qui souffle très fort dans certaines parties du continent africain. Il s’agit des pays qui ont réussi en quelque sorte leur ouverture dans la région. Comme l’explique l’institution de Breton Woods, certains pays ont su tirer profit de la fin des tensions politiques internes. C’est en fait la troisième catégorie, en dehors des pays à bas revenu et à revenu intermédiaire. Le Rwanda, le Kenya et la Tanzanie, par exemple, ont boosté leurs économies respectives grâce à l’intégration commerciale régionale.

Perspectives

L’Afrique tout comme le reste du monde ne peut espérer voir le nombre de pays pauvres se réduire au cours des prochaines années. Pour le cas précis des trente-quatre pays pauvres, leur ascension future reste compromise à cause de la volatilité de leurs situations. « Plus de la moitié des trente-quatre pays toujours classés comme étant pauvres souffrent de situations de conflit, de violences ou d’instabilité. La quasi-totalité d’entre eux sont aussi très dépendants de l’agriculture, ce qui risque d’aggraver les effets néfastes du changement climatiques et ses conséquences sur leurs économies. A tout cela s’ajoutent des niveaux d’endettement en constante hausse, le ralentissement de l’économie mondiale et la faiblesse des gouvernements locaux », signifie la BM.

Laurent Essolomwa

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