Conflit sud-soudanais: David Shearer préconise l’application de l’accord revitalisé pour une solution durable

Mercredi 26 Juin 2019 - 15:01

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Le chef de la Mission des Nations unies au Soudan du sud (Minuss) a fait part de la recommandation, le 25 juin au Conseil de sécurité, en présentant son rapport trimestriel.

 

 

« Si les dividendes de la paix sont déjà perceptibles, la lenteur de la mise en œuvre de l’Accord, signé le 12 septembre 2018, a aggravé l’incertitude entourant le processus de paix », a regretté le chef de la Minuss.

Juste avant, le 12 mai dernier, date marquant la fin des huit mois de la période de prétransition, les parties sud-soudanaises ont décidé à l’unanimité de proroger de six mois ladite période pour permettre la mise en œuvre des conditions préalables indispensables à la transition.

Au titre de ces conditions, il y a le règlement de la question du nombre d’États et de leurs limites; l’examen et la rédaction de textes de loi essentiels ; l’incorporation de l’Accord revitalisé à la Constitution de la transition ; le cantonnement, la formation et le redéploiement des forces unifiées.

Même s’il est possible que certaines tâches ne puissent pas être complètement achevées d’ici à novembre, « cela ne devra pas retarder la formation du gouvernement de transition » a fait valoir David Shearer, exhortant les parties à maintenir un esprit de compromis et de collaboration.

Une note positive

Sur une note positive, le chef de la Minuss a indiqué que la mise en œuvre de l’Accord revitalisé continue de progresser et que le cessez-le-feu se maintient, sauf dans l’Équatoria-Central. De fait, la violence politique a diminué, ce qui veut dire que des centaines, voire des milliers de personnes, sont restées en vie, s’est félicité le représentant spécial de l’ONU.

En outre, depuis la signature de l’Accord, plus d’un demi-million de personnes ont pu retourner chez elles et l’accès humanitaire a été amélioré, tandis que plus de cent dix rapprochements, dont un quart directement facilité par la Minuss, ont eu lieu dans des communautés à travers tout le pays.

Du côté de la population, « le désir de paix est palpable et il y a une forte aversion pour toute reprise des combats », a-t-il témoigné.

« Soyons francs, les combats ont cessé parce que les dirigeants ont ordonné aux soldats d’arrêter. S’ils reprennent, contre la volonté du peuple, ce sera parce que ces mêmes dirigeants ont ordonné leur reprise », a-t-il averti.

D’après lui, le rythme du dialogue et de la consolidation de la paix est beaucoup plus rapide à l’échelon local qu’au niveau des élites qui négocient sur le plan national.

« Les politiciens du pays doivent écouter l’opinion des gens et suivre la voie tracée par les communautés locales », a invité David Shearer. Et de souligner que l’absence de réunions en face-à-face entre le président Salva Kiir et le leader de l’opposition, Riek Machar, reste « un défi fondamental ».

Or, a-t-il dit, de telles rencontres, de préférence à Juba, sont essentielles pour renforcer la confiance.

Josiane Mambou Loukoula

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