Cour pénale internationale: Bosco Ntaganda reconnu coupable des crimes de guerre et de crimes contre l'humanité

Lundi 8 Juillet 2019 - 16:45

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L’ancien chef de milice, aujourd'hui âgé de 45 ans, aura joué un rôle déterminant dans les atrocités commises en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Cono (RDC), à en croire la juridction de La Haye, aux Pays-Bas.

ACTUALITE.CDOuvert depuis le 2 septembre 2015, le procès contre l'ancien chef de guerre congolais, Bosco Ntaganda, est en passe d’atteindre son dénouement. En attendant la fixation de peine, le verdict rendu public le 8 juillet par la Chambre de la première instance VI de la Cour pénale internationale (CPI) marque déjà la fin d’un long procès qui aura tenu en haleine l’opinion nationale. Il en ressort que l’ancien chef de guerre est reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour des exactions commises en 2002 et 2003, dans la province de l’Ituri.

D'après les éléments de preuve dont a disposé la Cour, il en découle que Bosco Ntaganda a joué un rôle déterminant dans ces atrocités, en étant au cœur du dispositif des massacres qui visaient à s’emparer de cette région minière. Il aurait donné les ordres, planifié et programmé les opérations, coordonné la logistique et fourni les armes à ses troupes, à en croire le jugement. Il aurait, en outre, commandité des meurtres, pillages, viols et enrôlement d’enfants soldats. Plus de soixante mille personnes, selon plusieurs ONG internationales, auraient perdu la vie au cours de ces violences dans lesquelles Bosco Ntangada aura joué un rôle moteur. « La chambre considère Bosco Ntaganda coupable de meurtres, d'avoir dirigé intentionnellement des attaques contre des civils, de viols, d'esclavage sexuel, de persécutions et de pillages en tant que crimes de guerre et crimes contre l'humanité », a déclaré, lors d'une audience, le juge Robert Fremr, cité par l’AFP. 

L’ancien chef d'état-major adjoint présumé des Forces patriotiques pour la libération du Congo était accusé, en tout et pour tout, de treize chefs de crime de guerre (meurtre et tentative de meurtre, attaque contre des civils, viol, esclavage sexuel de civils, pillage, déplacement de civils, etc.) et de cinq chefs de crime contre l'humanité (meurtre, viol, esclavage sexuel, persécution, transfert forcé de population, etc.).

En attendant la sentence définitive qui sera prononcée dans les prochaines semaines, l’ex-milicien risque jusqu’à trente ans de prison, selon des sources judiciaires. Pendant ce temps, la Fédération internationale pour les droits humains, une ONG internationale de défense des droits humains, appelle la CPI à actionner la procédure de réparation aux victimes, qui devra prendre en compte leurs vues et préoccupations et l’ampleur des préjudices subis.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Bosco Ntaganda

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