Accord Congo-FMI : le Collectif des partis de l’opposition parle d’un compromis à minima

Samedi 20 Juillet 2019 - 18:37

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Le Collectif des partis de l’opposition congolaise qui a organisé une conférence de presse le 20 juillet à Brazzaville, a donné sa position sur l’accord conclu entre le Congo et le Fonds monétaire international (FMI).  Mathias Dzon et Christophe Moukouéké ont aussi longuement abordé le problème du dialogue national inclusif qu’ils demandent depuis belle lurette.

Dans son mot liminaire, le porte-parole de ce collectif, Christophe Moukouéké, qui a rappelé les sommes allouées au Congo aux termes de cet accord, a estimé qu’il s’agit des montants dérisoires par rapport aux budgets de l’Etat congolais des années 2003 à 2014 oscillant entre 3 et 4 mille milliards FCFA. D’après le Collectif des partis de l’opposition congolaise, les conditions d’utilisation de ces fonds ne permettent pas au Congo de restructurer sa dette publique devenue insoutenable ainsi que de rétablir la viabilité des finances publiques en rééquilibrant le budget. De même, le pays ne pourrait pas faire face à certaines charges sociales telles que le paiement régulier des salaires des fonctionnaires, des pensions des retraites, des bourses des étudiants.

« L’accord intervenu le 11 juillet 2019 ressemble à un compromis à minima. Outre la modicité des sommes allouées, il ressort de cet accord aucune conditionnalité précise et contraignante obligeant les autorités congolaises à changer radicalement le logiciel politique. Or, le problème fondamental qui se pose au Congo aujourd’hui est celui de la gouvernance », a souligné Christophe Moukouéké, s’interrogeant sur la manière de passer de la mal-gouvernance actuelle à une bonne gouvernance qui rétablirait les équilibres globaux.

Répondant aux questions de la presse, le président de cette frange de l’opposition, Mathias Dzon, a expliqué que les 224 milliards 300 millions FCFA, comptant pour ce programme triennal, représentent 200% de la quote-part du Congo dans le capital du FMI. « Cet accord s’apparente à une aide budgétaire. Il pousse le Congo à fournir d’efforts. Ce n’est pas l’accord qui rend le Congo crédible, mais plutôt la gouvernance. C’est un piège, c’est par défi que le FMI a accordé cette facilité élargie de crédit », a-t-il déclaré.

Pour faire en sorte que cet accord puisse profiter au Congo et à son peuple, le Collectif a fait quelques propositions. Il s’agit pour les autorités de manifester une forte volonté politique d’appliquer le programme en promouvant les conditions permissives d’une gouvernance vertueuse et transparente ; réaliser l’audit et la restructuration de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). Les autorités congolaises devraient également faire les audits des Grands travaux, de la masse salariale actuelle ; rapatrier les fonds détournés et placés dans les comptes privés à l’extérieur ; réduire le train de vie de l’Etat ; suspendre momentanée les multiples institutions politiques budgétivores.

Convoquer un dialogue national inclusif

S’agissant du dialogue, cette frange de l’opposition pense que le Congo qui traverse actuellement, selon elle, une crise multidimensionnelle, a besoin de retrouver le chemin de l’unité et la concorde nationales. A ce propos, Mathias Dzon et ses amis n’entendent pas participer à un dialogue convoqué par le Conseil national du dialogue qu'ils qualifient d’une institution de trop. « Malgré les appels réitérés de l’opposition en faveur de la convocation d’un vrai dialogue politique national inclusif, rassemblant toutes les forces vives de la nation, pour agir ensemble aux fins de construire des solutions appropriées et fortes aux différentes composantes de la crise multidimensionnelle qui plombe le Congo, le pouvoir refuse systématiquement d’entendre raison et s’entête à vouloir contourner ce dialogue régénérateur et organiser un nouveau monologue dans le cadre du Conseil national du dialogue », ont-ils fait savoir.

Selon eux, la composition actuelle du Conseil national du dialogue ne permet pas de régler les problèmes de la nation. Sur les 245 membres que compte cette institution, l’opposition, dans toutes ses composantes, serait représentée par 29 seulement. « La surreprésentation des acteurs de la mouvance présidentielle au sein du Conseil national du dialogue fausse nécessairement les résultats des votes, car, toutes les décisions au sein de cette institution sont prises à la majorité absolue. C’est dire que les 29 représentants de l’opposition ne feront que de la figuration », ont-ils poursuivi.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les membres du comité restreint de l’opposition/Adiac

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