Gestion efficace d’une catastrophe naturelle : les différentes parties prenantes acquièrent des outils nécessaires

Mercredi 31 Juillet 2019 - 19:45

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 L'atelier de formation organisé par la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), en collaboration avec le gouvernement du Congo, sera clôturé, le 02 août prochain.  

Cet atelier porte sur l’évaluation des besoins post-catastrophes (PDNA) et le cadre de relèvement aux catastrophes (DRF). La présente formation qui a pour objectif fondamental de caractériser les actions à mener et les priorités à définir permettra aux participants de déterminer en cas de catastrophe le niveau de dommages et de pertes pour les principaux secteurs affectés et d’estimer les besoins en vue de mobiliser les ressources techniques et financières nécessaires pour le relèvement.

Le représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement au Congo (Pnud), Malèye Diop, a rappelé que les catastrophes naturelles constituent un phénomène global pour lequel aucun pays au monde n’est à l’abri. De l’avis des spécialistes, a-t-il ajouté, trois facteurs majeurs vont être déterminants à l’existence de la vie humaine pour les années à venir. Il s’agit notamment de la croissance économique, de l’urbanisation et des changements climatiques. D’où l’impérieuse nécessité de disposer des politiques et stratégies centrées sur un développement intégré et anticipé.

Le Congo est un pays qui connaît des inondations assez récurrentes et des ravinements gravissimes observés dans certaines zones des principales agglomérations du pays se traduisant parfois par des pertes en vies humaines et par la destruction des habitats et des infrastructures. Tous ces phénomènes liés à l’action anthropique illustrent bien la nécessité de renforcer les capacités de la population sur la prévention, la préparation et la réponse aux urgences.

Pour la représentante de la Banque mondiale au Congo, Korotoumou Ouattara, cet événement s’inscrit dans le cadre du programme Afrique Caraïbes et Pacifiques- Union européenne (ACP-UE) pour le renforcement de la résilience aux catastrophes dans les régions, les pays et les communautés d’Afrique subsaharienne. Cette initiative du groupe des Etats ACP est financée par l’UE et gérée par la facilité mondiale pour la prévention des catastrophes et le relèvement de la Banque mondiale.

Doter le Congo d’une plate-forme nationale multisectorielle

Le représentant du secrétaire général de la CEEAC, prononçant le discours en lieu et place  de l’ambassadeur Ahamd Allam-Mi, a remercié la ministre du Tourisme et de l’Environnement pour son engagement constant aux côtés du secrétariat général de la CEEAC, dans le cadre des activités de gestion des risques des catastrophes et d’adaptation aux changements climatiques. Il a indiqué que plusieurs initiatives encourageantes méritent d’être soulignées. Il s’agit notamment de la manifestation d’un engagement politique pour le développement d’une stratégie nationale de lutte contre les vulnérabilités aux catastrophes, ainsi que du souci de doter le Congo d’une plate-forme nationale multisectorielle et des moyens matériels de coordination.

Ouvrant l’atelier, la ministre du Tourisme et de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault, a indiqué que les catastrophes naturelles sont de plus en plus récurrentes et occupent, de ce fait, l’espace médiatique tant la désolation humaine et économique qui en résulte interpelle la conscience collective. Les phénomènes climatiques extrêmes tels que les ouragans, les cyclones, les tsunamis et les pluies diluviennes, ont été ces dernières années à l’origine de nombreuses pertes en vies humaines et de destructions massives. 

Selon le Centre de recherches sur l’épidémiologie des désastres, entre 1994 et 2015 plus de 8 600 catastrophes naturelles ont fait plus de 1.500.000 morts sur l’ensemble de la planète, soit près de 76 000 victimes par an, directement liés aux phénomènes naturels. Les experts prédisent une accentuation de ces phénomènes dans les années à venir, du fait des changements climatiques pour lesquels une réponse appropriée, malgré les multiples engagements, tarde encore à être formulée.  

Face aux aléas climatiques, l’Afrique semble malheureusement mal préparée et démunie et la sous-région Afrique centrale figure parmi les régions du monde les plus vulnérables aux catastrophes naturelles. Or, une catastrophe naturelle est toujours à l’origine d’une rupture grave dans le fonctionnement d’une communauté́ ou d’une société́. C’est un effondrement du système socio-économique que la société́ affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources ou moyens, a poursuivi la ministre du Tourisme et de l’environnement. C’est pourquoi, pense-t-elle, des réponses appropriées doivent être formulées afin de soutenir les communautés dans l’épreuve.

Les résultats attendus de cet atelier contribueront au renforcement de la connaissance sur les risques et la vulnérabilité du Congo en tant qu’outil d’aide à la décision pour orienter les efforts de relèvement, tout en faisant le lien entre l’humanitaire et le développement. Il s’agira aussi de renforcer la gouvernance en privilégiant les capacités nationales et locales en matière de planification, de coordination et de mise en œuvre des efforts de relèvement. « À l’issue de cette formation, vous constituerez un noyau de compétences en méthodologie d’évaluation des besoins postcatastrophe et d’élaboration d’un cadre de relèvement, qui sera en mesure de partager les connaissances reçues et ainsi élargir le cercle des acteurs sensibilisés à la question », a conclu la ministre.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photos 1&2 : Les participants à l'atelier

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