Royaume téké : la Cour royale dément toute implication dans une correspondance adressée au chef de l’Etat

Jeudi 8 Août 2019 - 19:00

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Réunie le 7 août à son siège à Mbé, une localité située à 150 kilomètres de Brazzaville dans le département du Pool-nord, la Cour royale a démenti dans une mise au point lue par l’un de ses membres, Patrice Mampielais, toute implication dans le courrier discourtois adressé au chef de l’Etat en date du 9 juillet dernier.  

Signée par François N’Gueilinou, premier vassal ; la reine Ngaatsibi et Sa Majesté Auguste Nguempio, roi Makoko, cette mise au point royale stipule qu’il circule depuis quelque temps dans le pays, des documents séditieux, engageant prétendument le roi Makoko et la Cour royale en particulier, et la communauté téké en général. Il s’agit, entre autres, d’une lettre discourtoise adressée au président de la République, sous le numéro n°052-CR-CAB du 9 juillet 2019, demandant au chef de l’État de se rendre instamment à Mbé pour prendre connaissance d’une proposition de sortie de crise plus pertinente que l’accord signé récemment avec le Fonds monétaire international.

Pour la Cour royale, le caractère faux et subversif de cette correspondance est avéré, dès lors que : l’examen du cachet utilisé révèle clairement sa non-conformité au Sceau royal en usage pour les correspondances et autres documents soumis à la signature de Sa Majesté le roi Makoko ; une empreinte digitale a été apposée au bas de ladite lettre en lieu et place de la signature du roi Makoko, ce qui est totalement contraire à la pratique habituelle au terme de laquelle Sa Majesté se porte toujours garant des contenus et de l’authenticité des documents émanant de sa personne ; les expressions contenues dans ce courrier, comme le produit intérieur brut, la dette intérieure, la dette extérieure, la croissance, le taux d’inflation, etc., … dépassent de très loin le modeste niveau de notre maigre savoir de paysan. L’analyse présentée est fort éloignée de notre lecture qui, bien que profane, incite plutôt à la confiance et l’optimisme dans l’action entreprise par le chef de l’État en vue du redressement et de la relance de l’économie nationale ; la Cour royale ne dispose ni d’outils, ni de connaissances requises pour approcher ou maîtriser d’autres alternatives et initiatives susceptibles de conduire notre pays à la sortie de crise ; la Cour royale est une institution traditionnelle, de type socio-culturel. Elle se limite à cette dimension et entreprend ses activités dans ce seul et unique moule.

Aussi, la Cour royale rappelle que la Constitution du Congo garantit la liberté d’expression. Il y a divers acteurs et supports de communication, tels que les partis politiques, les associations et les organisations non gouvernementales, qui peuvent porter les opinions et les prises de position.

« L’on peut passer par ces organisations pour saisir le chef de l’État, sans se cacher, de manière tout à fait lâche et irresponsable, derrière le roi. Même en tant que citoyen libre, tout Congolais à la possibilité de soumettre ses préoccupations ou de formuler directement ses propositions au président de la République, par le biais des circuits administratifs établis. Lorsque la Cour royale veut s’adresser au chef de l’État, elle emprunte des canaux appropriés pour son action. Ces dispositions participent de la respectabilité des institutions de la République, notamment de la présidence de la République qui est la clé de voûte de l’armature institutionnelle dans notre pays », stipule la déclaration.

Au regard de ce qui précède, la Cour royale a dénoncé, avec la plus grande fermeté, ces pratiques éhontées qui portent atteinte à son honorabilité et à celle de ses membres. Elle a rappelé qu’elle a toujours œuvré pour la paix et la stabilité du pays. La Cour a rassuré le président de la République, chef de l’État, de son engagement inlassable dans la défense des idéaux et la consolidation des valeurs qui structurent l’âme du Congo. Enfin, la Cour royale invoque le « grand Nkwembali » pour que toute sa malédiction s’abatte, sans délai, sur ces professionnels du faux et autres fossoyeurs de la paix civile dans la cité et qu’ils subissent une sévère punition de leurs mânes.

Le mea-culpa du Prince Louis Nsalou

L’auteur de la lettre adressée au chef de l’État a présenté ses excuses au cours de cette rencontre. « Si tout homme est sujet à l’erreur, il n’appartient qu’à l’insensé de persister dans cette posture. Pécher est certes humain mais défendre le péché est diabolique. S’être trompé une première fois, c’est fâcheux, la deuxième fois ne peut-être que l’expression de la stupidité, la troisième fois c’est une honte. Reconnaître son erreur est plutôt signe de prise de conscience et de responsabilité. En toute humilité, je reconnais ma faute. Je l’assume. Induit en erreur ou que je me sois trompé, je reconnais sincèrement le tort irréfutable et la profonde désolation causée par mes agissements », a-t-il déclaré.

Il a reconnu que l’acte a été commis par lui et sa réprobation est sans limites. « En me confessant de la sorte et loin de tout sentiment d’humiliation, j’espère en sortir grandi pour quitter à jamais ces instants funestes d’égarement et retrouver le droit chemin. Le courage que d’autres n’ont pu avoir de s’exprimer ainsi m’impose le devoir de demander pardon à la communauté téké en général et au roi en particulier. Le grand pardon, je le demande à Son Excellence Monsieur le président de la République, chef de l’Etat. Parfois l’on pèche par naïveté tout en en croyant bien faire avec la conviction de se rendre utile. Je supplie Son Excellence Denis Sassou N’Guesso en sa qualité de père de la nation de bien vouloir recevoir cette repentance et accepter ma quête d’absolution. »

Enfin, il a demandé à la Cour royale de le réhabiliter dans le cercle sacré de Nkwembali afin qu’il retrouve l’harmonie avec les mânes de ses ancêtres.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : les membres de la Cour royale siégeant à Mbé Photo 2 : Patrice Mampielais, prononçant la mise au point

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