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De quoi demain sera-t-il fait ?

Samedi 10 Août 2019 - 14:00

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Alors qu'en bonne logique l'accélération de la dérive climatique à laquelle nous assistons et que confirment les experts des cinq continents devrait conduire tous les dirigeants de la planète à coordonner leurs actions pour sauver l'humanité du désastre environnemental qui se précise, c'est exactement le contraire qui se produit. Avec une montée des tensions entre les peuples qui rappelle fâcheusement la première moitié du siècle précédent durant laquelle des dizaines, des centaines de millions d'êtres humains ont payé de leur vie l'ambition planétaire et suicidaire des dirigeants de l'époque.

De la guerre larvée à laquelle se livrent aujourd'hui la Chine et les Etats-Unis sur tous les plans au conflit qui se dessine entre l'Inde et le Pakistan à propos du Cachemire en passant par la déstabilisation du golfe Persique et la fermeture possible sinon probable du Détroit d'Ormuz, par la longue marche de l'Angleterre vers le Brexit dur qui déstabilisera durablement l'Europe, par la relance de la course aux armements entre la Russie de Vladimir Poutine et l'Amérique de Donald Trump, par la vague incontrôlable et incontrôlée des migrants sur les côtes du Vieux Continent, par la déstabilisation de l'Afrique du  Nord et de l'immense région Sahel-Sahara la liste est longue, très longue, des crises qui peuvent à tout instant faire ressurgir les démons d'une guerre mondiale que l'on avait réussi non sans mal à juguler durant les sept dernières décennies.

D'où les questions que se posent de plus en plus ouvertement les historiens, les philosophes, les défenseurs de la nature, les poètes, les humanistes, les prêtres et les religieux, les scientifiques, les observateurs de la scène internationale : l'homme du vingt-et-unième siècle est-il plus mâture que celui des siècles précédents ? Le progrès technique et scientifique qui ne cesse de s'accélérer dans tous les domaines de l'activité humaine va-t-il, peut-il changer l'instinct destructeur de l'espèce qui a su prendre le contrôle de la planète dans les millénaires antérieurs ? La conquête de l'espace qui se dessine changera-t-elle la vision du monde qui a provoqué les drames du siècle précédent ou, au contraire, aggravera-t-elle la volonté de domination qui semble le véritable ressort de la nature humaine ? La protection de la nature, qui devient un enjeu vital pour chaque être humain, peut-elle vaincre l'instinct de domination qui a inspiré jusqu'à présent les "grands" de ce monde ?

Personne n'est en mesure, aujourd'hui, de répondre à ces questions, mais il est clair en revanche que si la gouvernance mondiale ne s'améliore pas très rapidement, si les grandes puissances ne sont pas tenues de protéger la nature et de respecter les valeurs dont dépend la paix globale à venir, si les peuples émergents ne font pas mieux entendre leur voix dans les institutions internationales, le monde de demain sera proprement invivable parce qu'en proie à des conflits de grande ampleur que personne ne saura gérer.

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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