Grande rentrée littéraire : les bouquinistes n’étaient pas en reste

Mardi 1 Octobre 2019 - 14:40

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Les ouvrages de seconde main, étalés à même le sol comme à l’accoutumée, n’ont pas manqué d’attirer les lecteurs intéressés autant par eux que par les nouvelles publications des librairies présentes à la quatrième édition de l’événement annuel du Centre Wallonie-Bruxelles (CWB), organisé du 12 au 15 septembre dernier, à la Place des artistes à Matonge.

 Flory Gebanda devant le stand de l’ABC lors de la Grande Rentée littéraire organisée par le Centre Wallonie-BruxellesInvités à la même enseigne que les libraires, les bouquinistes avec en tête de file le président de leur association, Flory Gebanda Lingole, étaient bien fiers de participer au grand marché du livre tenu pour la seconde année de suite au cœur du rond-point Victoire.

Le fonds présenté aux potentiels acheteurs par les revendeurs des livres d’occasion était comme d’ordinaire rangé à terre. Composé de plusieurs types de livres, notamment des ouvrages documentaires, de littérature, des encyclopédies, des dictionnaires, etc., traitant des sujets de tout genre, il avait l’avantage d’offrir là un choix plus large que celui des librairies et autres maisons d’éditions locales et même étrangères. Ce que, d’ailleurs, a reconfirmé Flory Gebanda comme un militaire passant en revue ses troupes. « Nous avons ici une diversité de titres que nous étalons ici à la portée de tous les visiteurs », a-t-il indiqué. 

En effet, l’on pouvait consulter à souhait des écrits portant aussi bien sur l’économie, la société que la politique, etc., selon que l’on était intéressé par l’un ou l’autre.

Alors qu’il assurait lui-même la tenue du stand qui leur était alloué, Flory Gebanda s’est inscrit en faux contre cette pensée répandue selon laquelle  les Congolais ne lisent pas. «  Si les Congolais ne lisaient pas, je n’aurais pas passé plus de vingt ans à vendre des livres. J’en vis depuis plus de deux décennies. Et, notre doyen qui a commencé à vendre des livres depuis 1962 n’aurait pas continué de le faire », a-t-il témoigné.

Vente journalière assurée

Les allées et venues des visiteurs dès l’ouverture devant ce stand qui, à la différence de tous les autres, proposait ses livres étalés à terre au centre-ville ou certains autres coins de la ville confortaient les propos du bouquiniste. À cet effet, Flory Gebanda a affirmé : « Il y a un engouement, les gens viennent et achètent. Ils s’intéressent à la lecture », reconnaissant néanmoins que la conjoncture ne facilite pas beaucoup les choses pour assurer une bonne vente.

Par ailleurs, le président de l’ABC s’est bien gardé de livrer toute estimation sur le nombre de livres vendus par jour, assurant toutefois qu’il ne rentrait jamais bredouille après une journée passée à son poste. 

Pour ce qui est de son approvisionnement personnel, Flory Gebanda a révélé : « Vous savez, le livre est un trésor pour le bouquiniste. Il m’arrive de vendre un livre et de garder espoir qu’il va me revenir. Et cela se produit souvent. Un acheteur buté à des problèmes d’argent me ramène le livre que je rachète après une négociation de prix ». Cette petite anecdote partagée avec un petit sourire est, a-t-il dit, l’une des manières singulières parmi tant d'autres qui leur permet de s'approvisionner continuellement. 

L’ABC est une association qui a ses assises à travers toute la République démocratique du Congo. « Nous sommes éparpillés dans Kinshasa. Vous trouverez partout une représentation des bouquinistes, il y en a bien au-delà de mille, rien que pour cette ville. Mais les membres de l’ABC se retrouvent également dans d’autres villes provinciales à l’instar de Lubumbashi et Kisangani », a affirmé son président.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Flory Gebanda devant le stand de l’ABC, lors de la grande rentée littéraire organisée par le Centre Wallonie-Bruxelles

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