Théâtre : le public brazzavillois découvre le Mektoub

Lundi 14 Octobre 2019 - 19:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le roman « Les oiseaux de la basse-cour ont vendu la poule aux yeux d’or », de Bienvenu Gertrude Hobain Mongo, a été adapté sur les planches, le 12 octobre, dans la salle de la préfecture de Brazzaville.

L'adaptation théâtrale est intitulée « Mektoub », qui veut dire « je vais parler », présentée par les établissements Winner en partenariat avec les éditions Hemar. Mise en scène par la compagnie Racine nègre de Christian Banlieue Malonga, avec l’aide de Daniel Milandou, la pièce de théâtre a été jouée en présence de l’auteure, de l’éditeur, du président de l’Union nationale des écrivains et artistes congolais et de la directrice générale de la Culture et des arts.

  La trame du récit se construit sur des faits vécus et actuels, faisant découvrir  un pouvoir politique irresponsable avec une administration publique où se mêlent et s'entremêlent plusieurs maux, notamment le sexe, la gabegie, le tribalisme, le népotisme, le sensualisme, le manque de respect de la chose publique, le harcèlement moral et sexuel, l’infidélité, l'irresponsabilité, le VIH/sida, l’altruisme, la construction des passerelles entre les générations d’hier, d’aujourd’hui et de demain, etc.

En effet, les vices sont devenus comme un slogan dans la cité de Kotawali où Ya Gaby est le préfet. C’est un homme responsable, exemplaire, qui ne jure que par le travail, rien que le travail, devenu sa devise de tous les jours. Célibtaire sans enfant, il est traité d’impuissant et d’avare par la population de Kotawali qui lui propose de suivre un traitement médicinal jusqu’à lui dire d’épouser les filles des sages. Tout le monde s’inquiète de monsieur le préfet, lui rapportent les sages. "Je ne me suis pas préparé à cela, oh laisser parler les gens, les gens parlent toujours", répond Ya Gaby.  "La localité de Kotawali a besoin d'enfants, on ne vous comprend pas,  vous avez un autre problème ? ", répliquent les sages tout en poursuivant : " Avez-vous pensé un seul instant à votre héritage ? ". "Mon héritage, c’est le service rendu à la population de Kotawali, mes chers doyens, le travail ne doit pas et ne devrait pas s’arrêter, tout vient avec le temps, le travail d’abord", dit Ya Gaby, qui  résiste à toute tentation.

Destituer  plus tard de son poste, il sera remplacé par un nouveau préfet qui vient avec tous les maux, sème le désordre et n’a aucun sens d’amour pour le travail...    

 « Tout ce que nous avions suivi c’est ce qui se passe, c’est du concret, le vecu. Notre société est entrée dans ces méthodes, il faudrait que chacun de nous tire des leçons pour que nous puissions ressortir. Pour rebâtir une société nouvelle, nous devons combattre ces pratiques », a signifié Nzissi, l’un des spectateurs.

De même, « des mesures conséquentes doivent être prises pour développer le pays.  Il ne faut pas favoriser les antivaleurs. Plus vous les favorisez, plus ils s’enracinent », a fait savoir Anguios Nganguia Engambé, l'un des spectateurs.

A cette occasion, les établissements Winner ont présenté au public, lors d’un défilé de mode, leur nouvelle collection.

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Les acteurs posant avec l’auteure et d’autres responsables/ Adiac

Notification: 

Non